La liberté est-elle menacée par l’égalité ?
Ce qui semble intéressant à analyser, c’est l’égalité et son incidence sur la Liberté ; une question de société majeure...
Sujet du Bac
C’est de saison, comme chaque année courant juin, il y a Roland Garros, les 24h du Mans et les élèves de Terminale qui planchent sur les sujets du Bac.
Cette année, la Liberté est à l’honneur puisque la section ES s’est vue poser la question suivante, ô combien d’actualité : la Liberté est-elle menacée par l’égalité ?
Comme j’ai la chance d’avoir passé le bac il y a longtemps, j’affirmerai ma Liberté en ne suivant pas les consignes classiques de la dissertation qui veulent qu’on commence par définir Liberté et égalité ; on est libre ou on ne l’est pas, non mais. Pour la Liberté, j’ai déjà donné, ici par exemple, ou surtout là, et je me contenterai de rappeler le classique « la Liberté s’arrête là où commence celle d’autrui », malgré ses réels défauts. Voilà !
Par contre, ce qui semble plus intéressant à analyser, c’est l’égalité et son incidence sur la Liberté, ce qui est indéniablement une question de société majeure, à l’heure où la «moutonnisation» des peuples par les régimes démon-cratiques bat son plein.
L’égalité
L’égalité, ou son miroir l’inégalité, est multiforme. Il y a l’inégalité physique, en beauté ou laideur, en compétences, en âge et en culture, en condition et environnement, en morale et moralité et bien sûr, tout le monde l’a sur les lèvres, l’inégalité en richesse. Par contre, il y a l’égalité devant le droit et celle-ci ne souffre guère la variété : si certains sont plus égaux que d’autres devant le droit, c’est que le législateur, lui, était gauche.
Par construction, cette égalité là – devant le droit – est tout sauf une menace pour la Liberté, laquelle se nourrit justement du fait que chacun ait le droit de faire ce que bon lui semble – ou presque. Le droit a justement comme fonction sociale de régler, poser les règles, qui permettent de gérer ce délicat équilibre entre votre Liberté et la mienne. Plus le droit est égalitaire, plus les règles sont uniformes et moins il y a d’arbitraire social et d’injustice. La particularisation du droit est confiée au rôle social que jouent les droits de propriété, mais cela nous éloigne du sujet.
Hélas, peu de sociétés de nos jours possèdent un droit aussi pur et qui assure un tel égalitarisme. Bien au contraire, l’accélération constante de la production législative rend le droit – et ceci dans pratiquement toutes les démocraties – rugueux, poreux, élastique et abscons au point que la problématique que doivent affronter les sociétés occidentales serait plutôt celle d’une Liberté menacée par l’accroissement de l’inégalité juridique.
Donc, pour revenir au sujet du bac, la réponse s’annoncerait plutôt un « non ».
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