Le libéralisme connaît-il des variantes ?
Cette question revient à se demander si la Liberté peut être verte, bleue, blanche, etc.
France sans lumières
La France est à de nombreux égards un pays paradoxal et cela se confirme en matière de Liberté et de politique. La France qui est un – sinon « le » – berceau historique des Lumières et du libéralisme classique, avec des auteurs allant de Montesquieu à Bastiat, entre bien d’autres, la France est devenue peu à peu sur la fin du XXe siècle ce pays où les termes « libéral » et « libéralisme » ont été et sont encore pour une large part, tabous et incompris. Pourtant, pour caricaturer Sartre, le libéralisme est un humanisme. C’est même son aboutissement.
Après cette longue période, devant le désert de l’offre politique et l’échec patent et cumulé des « ruptures » de droite et des « forces tranquilles » d’en face, la scène politique française de 2011 semble frémir d’un léger activisme libéral – auquel j’espère d’ailleurs contribuer via quelques contractures de zygomatiques réfractaires… On ne peut que s’en réjouir, surtout pour nos enfants.
Pour autant, il ne faut pas tomber dans le piège des spécialistes du carnaval politicien dont le masque marqué du sceau de libéral n’est souvent qu’une parure de mode, sans plus de fondement. Combien de politiciens ou simples militants dans notre pays s’affichent ou se positionnent comme libéraux tout en démontrant des opinions manifestement constructivistes et collectivistes ?
La « Rupture » de 2007 se voulait ainsi d’inspiration plutôt libérale (« je suis contre le nivellement, l’égalitarisme et l’assistanat ») mais sa mise en œuvre s’est vite révélée plus proche du programme d’un PS que de celui d’Alternative Libérale.
La Liberté est partis ?
Hélas, Alternative Libérale, le Parti Libéral Démocrate, le Mouvement Libéral de Gauche, voilà en plus que le maigre contingent raisonnablement authentiquement libéral se déchire et éclate, qui pour dériver vers une gauche improbable, qui pour s’acoquiner avec un centre réputé nouveau et les derniers pour courir des élections perdues d’avance.
Tous ces exemples plus ou moins funestes sont selon moi la manifestation d’une profonde méconnaissance et incompréhension de ce qu’est le libéralisme en France, de bonne ou de mauvaise foi, y compris de la part de certains qui s’en revendiquent le plus ouvertement. Notamment, comment se fait-il que de nombreux « libéraux » s’opposent sur des sujets de fond comme l’immigration, la fiscalité ou encore l’Europe sur lesquels leurs fondamentaux devraient au contraire les unir face aux errements des collectivistes de tous poils ?
La Liberté, n’est-ce donc pas la Liberté, point ? L’Europe des 27 peut-elle être un concept libéral ? L’immigration n’est-elle pas une opportunité ? La fiscalité peut-elle être autre chose qu’un vol ?1
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