(Fin) Liberté économique ou Liberté individuelle ?
Découper la Liberté, c'est la perdre.
Voici donc la suite et fin..
de cette série d’articles…
… que je souhaitais accompagner mon intervention la semaine prochaine au Week-End de la Liberté, à St-Paul-lès-Dax - j’en remercie de nouveau les organisateurs.
Jusqu’ici, j’ai abordé comment cette dualité s’exprime dans le cadre de pensée plus libéral que libertarien, puis à l’article précédent celui-ci, comment la Liberté se définit par les libertariens et quels sont les fondements théoriques de celle-ci, intégrant bien plus la dimension économique à celle du droit, et inversement.
Il est temps d’en venir au cœur de la conception de la société libre, de voir pourquoi la découper, c’est la perdre. Puis je terminerai avec le message que j’en tire pour vous qui me lisez ou m’écoutez, pour quiconque veut voir la Liberté pour de vrai, dès demain.
The Market For Liberty
On a vu l’entrelacement du droit (liberté civile, individuelle) et de l’économie (liberté économique) dans la partie précédente. Mais en réalité, lorsqu’on laisse faire, cette imbrication va bien plus loin, elle sort du champ purement intellectuel pour prendre une forme bien réelle : la Liberté vient du Marché, le Marché met en place la Liberté.
J’ai mené en 2020 la traduction en français d’un livre qui fêtait ses 50 ans cette année là et qui reste selon moins une des meilleures références s’agissant de décrire en détails comment une société libre peut s’organiser, opérer grâce aux seuls services des entreprises privées : «The Market For Liberty», traduit en «La Liberté par le Marché».
Je ne saurais trop conseiller au lecteur de plonger dans ce livre, s’il ne l’a déjà fait.
On l’aura compris, il s’agit cette fois d’observer comment Marché et Liberté se font écho pour prendre un angle encore plus concret pour répondre à la question posée.
Tout le sujet du livre consiste à expliquer pas à pas, point par point, comment toutes les questions sociales peuvent - et devraient - être prises en charges, ou confiées, à des entreprises au sens commun, des entreprises privées, capitalistes et en totale concurrence sur un marché lui-même totalement ouvert et libre de tout monopole.
Police, justice, défense, santé, monnaie etc., toutes les fonctions dites régaliennes y sont systématiquement assurées par une grande variété d’entreprises, avec un rôle tout particulier joué par les compagnies d’assurance et par les libres associations.
S’agissant du contenu, cet ouvrage est en trois parties. En quatre chapitres au début, les enjeux de la relation entre l’Homme individu et la Société collective sont posés, et la tension entre un État qui serait «nécessaire» ou pas est dessinée, avec la conclusion qu’on imagine, vue d’auteurs libertarien.
Puis vient le cœur qui développe toute la vision concrète de la société libre, abordant une à une toutes les grandes questions sur la façon d’assurer la justice, la paix, le droit, et de se défendre du crime comme des guerres. Cette partie se distingue par le niveau de précision systématique donné à la description des mécanismes du marché venant en réponse au besoin des gens libres de se protéger du crime et de l’agression.
Puis viennent deux chapitres sur comment sortir de l’état actuel pour retrouver la pleine liberté. Au passage, certaines des idées développées ne sont pas sans faire penser à celles élaborées par H-H. Hoppe dans son «Démocratie, le dieu qui a échoué».
Quiconque a ouvert ce livre1 aura compris que la Liberté concrète vient du Marché.
Rôle du Marché
Dès lors, le rôle du Marché étant établi, le cheminement intellectuel en synthèse pour enfin répondre est simple ; il avance pas à pas, à partir de la concurrence. Et pour lancer cette promenade dans les idées, je partirai d’une citation de Frédéric Bastiat2 :
«Il est évident que la concurrence, c’est la liberté. Détruire la liberté d’agir, c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer ; c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme.» Frédéric Bastiat
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