Dax Etc.
Alors que je participais au dernier Week-End de la Liberté, je fus pris à partie par mes amis Damien Theillier et Vincent Ginocchio, deux entrepreneurs très actifs dans ce domaine, venus en parler, suite à mes prises de position envers BitCoin, exprimées dans une vidéo récente ou je conversais avec Laurent, mon complice vidéaste.
En substance, dans cette vidéo, nous expliquons pourquoi on ne peut raisonnablement considérer Bitcoin comme une monnaie. C’est un débat technique, qui intéresse peu de monde, mais qui embête les Bitcoiners, car cela nuit à la bonne image du système.
D’autres échanges depuis avec d’autres Bitcoin-lovers m’ont convaincu de revenir sur ce sujet et de faire un point, cela d’autant que ce fut pour moi l’occasion de préciser mes positions, comme je vais le présenter.
Les points qui font débat me semblent pouvoir être regroupés en quatre thèmes, dont je vais développer les deux premiers dans cet article1.
Propriété privée : Peut-on parler de propriété privée pour le Bitcoin, et si oui ou non, quelles sont les implications ?
Valeur du Bitcoin : Le Bitcoin a-t-il de la valeur ? Qu’est-ce qui ferait sa valeur ?
Universalité : Le Bitcoin a-t-il ce qu’il faut pour devenir *la* Monnaie universelle ?
Théorème de régression de Ludwig von Mises : De quoi parle-t-on ?
Voyons donc les deux premiers sujets l’un après l’autre.
Propriété Privée
La première contestation qui dérange le Bitcoiner, c’est le rappel que le bitcoin2 ne fait pas l’objet d’une réelle propriété privée, pourtant une des conditions fortes pour que quoi que ce soit puisse être une monnaie - car un échange est toujours un échange de propriété - sinon, on a affaire à un vol, comme lors du prélèvement des impôts.
Le premier argument qui m’a été opposé, c’est que pourtant, le Bitcoiner a bien la propriété de son “wallet”, de sa clé privée lui donnant accès au système et donc à ses bitcoins. Mais cela est hors sujet. Est-ce que je dis que j’ai propriété de quelques euros parce que je possède un portefeuille ou un coffre ? Il est clair que cela n’a pas de sens.
Il me faut revenir rapidement sur ce qui fait propriété ou pas. Il n’y a pertinence à de la propriété que lorsqu’il y a pénurie, lorsque deux personnes peuvent se contester le droit à posséder la chose convoitée. Or un bitcoin n’est pas une chose, il n’existe pas, j’y reviendrai. Mais si deux personnes y accordent de la valeur, alors elles peuvent, elles doivent convenir de règles entre elles pour résoudre leur conflit. Nous sommes dans ce cas précis, qui n’est pas le cas général de la propriété privée commune.
Au sein de Bitcoin, la blockchain sert en effet à garder trace de qui détient combien de bitcoins, c’est son rôle central de servir d’oracle fiable à la question du droit de chacun. La blockchain accorde l’équivalent de titres de propriété à chacun des bitcoiners. Mais que vaut ce titre hors du système ? Nous avons affaire à ce que toute application informatique définit en son sein, cela s’appelle des droits d’accès, ou des homologations.
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