Maturité libérale
Libéralie est le trou noir de la Liberté où tout libéral sincère finit par arriver, sauf s’il se refuse à l’approcher d’assez près.
« Que reprochent alors les libertariens aux libéraux classiques ? De défendre en paroles le droit fondamental à la liberté, mais de n’en avoir en réalité qu’une conception relative. » – Henri Lepage
Au début, comme tout le monde
Au début de ma démarche politique, comme tout le monde, je ne savais même pas – même « plus » – qu’il y avait des libéraux autour de nous. Puis je découvrais Revel, Mises, Hazlitt, Rand, Bastiat et enfin Salin, Rothbard, Ron Paul, Guillaumat et Hoppe, et bien d’autres. À chaque lecture, à chaque auteur me poussant vers le prochain, les pièces du puzzle se dessinent – sujet par sujet – et le puzzle se met en place, la première image claire étant acquise avec Rothbard.
Ainsi, me voilà finalement libertarien, anarcho-capitaliste rothbardien tendance Hoppe-Kinsella, austro-libertarien, signez là en bas svp en deux exemplaires.
Me lançant en parallèle dans le « militantisme virtuel » grâce à Internet, je rencontre peu à peu d’autres libéraux, qui eux aussi se cherchent un peu, ou qui cherchent les quelques autres rares libéraux avec qui échanger – histoire de se sentir moins seuls dans ce monde rose aux nombreuses épines.
Bien vite, j’ai découvert que tous les libéraux ne partageaient pas tous les mêmes idées ou points de vue, à ma grande surprise. D’autant que pour un anarcap, la question ne se pose pas, le libéralisme ne peut être qu’anarchique, c’est prouvé, la question est réglée – si, si... Et de découvrir les minarchistes, les randiens, les « classiques » et, plus fort, même des « libéraux de gauche » et « géolibertariens ». D’autant que, parmi ces libéraux de degrés divers, se cachaient quelques grands noms, dont Garello ou Madelin. Incompréhensible.
Vient l’expérience de Libres ! où confronté à une centaine d’auteurs de libéralismes forcément variés, je pratique, avec Ulrich Genisson, pendant quatre mois la négociation quotidienne de la formulation des idées libérales. Au point de découvrir un libéral ayant pignon sur rue, et pourtant incapable de concevoir le droit comme un invariant intemporel.
Ainsi, après ces quelques étapes et de longues heures sur les réseaux à tirer le libéral vers le haut, j’ai acquis la conviction que s’il n’y a bien qu’un seul libéralisme, il y a plusieurs niveaux de libéraux, du moins plusieurs niveaux de maturité du libéral.
Maslow du libéral
Une série de conversations avec mon ami Patrick Aubin sur Toulouse nous a d’ailleurs donné l’idée de les classer selon une hiérarchie inspirée de la pyramide de Maslow, allant des moins « éveillés » vers les plus « rigoristes » – dont je crains bien faire partie, j’assume. L’idée à ce stade est assez simple et devrait parler à beaucoup.1
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