Les Pragmatiques font de la Politique
Faut-il accepter les pragmatiques s’ils nous rapprochent du nirvana, de Libéralie ?
Les pragmatiques, c’est magique
Il est de bon ton d’être pragmatique, c’est là un mot à la mode, dont la cote à l’argus monte autant que DSK chez Sofitel quand il y descendait. Être pragmatique, dans les affaires, c’est bien, c’est visible, ça donne des résultats concrets, vite et bien. Vite, certes. Bien, mouais, faut voir.
Vous avez un problème ? Hop, vous appelez un pragmatique et, hop! en deux temps trois mouvements – surtout avec les mains, les mouvements – il vous trouve deux ou trois mesures à mettre en place pour régler votre problème. Tadaaaa ! Bon, d’accord, il n’a pris en compte que les parties faciles et vous laisse vous débrouiller avec ce qui posait vraiment problème, mais, eh oh, vite et vite, hein, d’accord ?
Donc en affaires, les pragmatiques c’est super, ça fait avancer le schmilblick. Donc c’est forcément super bien en politique aussi, non ? On dit toujours que le politique doit prendre exemple sur le privé, donc vous n’allez quand même pas encore trouver à redire ?!
Ben si. J’y peux rien, c’est comme ça, je trouve toujours à redire moi, c’est mon côté dogmatique. En affaires, c’est même pour cela qu’on me paye – plutôt bien merci. Car il faut vous dire que je n’ai pas eu de chance, ma maman et mon papa ne m’ont pas fait pragmatique, mais dogmatique. C’est grave docteur ? Faut voir, ça se soigne, mais le traitement, m’est avis, est à vie.
Mais en politique ?
Donc je trouve à redire et je redis qu’en politique, le pragmatisme ne convient pas. C’est même une des grandes sources de perversion des systèmes politiques en général et des démocraties en particulier. Fichtre. Mais pourquoi donc, comment se fait-ce ? Voyons, voyons.
Deux choses profondes différencient le pragmatique du dogmatique – enfin, profondes, on se comprend... Le pragmatique est dans le résultat à tout prix1 – enfin, pas trop cher quand même – donc dans le court-terme, le pratique, le majoritaire et le compromis. Le royaume de la fameuse règle des 80-20 de Pareto – si vous ne la connaissez pas, allez vite consulter, vous souffrez probablement d’une petite crise de dogmatisme. Le dogmatique, par contre, a des principes auxquels il ne déroge qu’avec peine, a une tendance au perfectionnisme et au long-terme, le pauvre.
Alors oui, c’est bien les pragmatiques, mais en politique ? La fin justifie les moyens ?
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