Les mille Liechtenstein - Moderne ?
Comment ne pas voir que plus un territoire est petit, moins il a les moyens d’imposer la fermeture de ses frontières ?
To be moderne or not to be?
Reprenons donc notre réponse à Christian Michel, cette fois en répondant plus directement au cœur de son texte. Car Christian nous l’annonce, arrivent ses arguments : "Je vois trois raisons pour un libéral de rejeter ces indépendances d’un autre âge." Indépendance d’un autre âge ? Pour être libéral il faudrait donc être "moderne" et pro-dépendance – à on ne sait trop quoi, d’ailleurs ?
La liberté est certes une pensée qui évolue, et je suis le premier à exiger des libéraux qu’ils sachent prendre les références les plus récentes, sinon "modernes", afin d'éviter de réinventer la roue ; mais la liberté en soi n’est pas affaire de modernité, mais simplement de droit, à commencer par celui de l’indépendance envers toute autorité, bien sûr. Ce qui ne veut pas dire indépendance envers le reste de l’humanité ni repli sur soi, aucunement. Indépendance politique ne veut pas dire isolationnisme économique et social.
Puis je pense que tu commets une erreur de perspective : "La première raison est simplement conjoncturelle. De grands fauves prédateurs, à l’affut dans le monde, se verraient volontiers entourés de mini Etats faciles à croquer." Si je te suis bien, parce que l’empire américain fait le méchant, il faudrait en réponse faire de même et jouer à celui qui a le plus gros empire et la plus grosse ? Pour ma part, je fais un autre pari. Que pendant que nous nous battons pour réduire l’empire de l’UERSS qui nous étouffe et continuera de le faire si nous ne le démontons pas, nos amis américains font de même pour réduire le leur. Et vu la maturité libertarienne de l’autre côté, il se pourrait bien qu’ils y réussissent avant nous, ce qui rendrait tes craintes bien inutiles.
Le Liechtenstein David face au Goliath impérialiste ? Pourquoi pas, quand on est mille ?
L'histoire n'enseigne pas le futur
Vient ensuite une phrase qui à mon sens inverse toute la logique libérale de déni de l’état : "L’histoire nous enseigne qu’après l’unification … les petits Etats n’ont survécu en Europe qu’en se fédérant … mettant en commun leur moyen de défense – ce que précisément j’attends de l’Union européenne." Tout d’abord, l’histoire ne nous enseigne rien, si ce n’est ce qui se passa à une époque, mais qui ne laisse en aucun cas présager de ce qu’il adviendra demain. De plus, les Traités de Westphalie, que tu as je suppose en tête, furent le début de l'émergence des états actuels, donc plutôt une étape du recul de la liberté que la marque de son progrès.
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