Les mille Liechtenstein - Demain ?
Ne jamais tomber dans la tentation pragmatique, qui ne fait qu'éloigner de l'objectif.
Réorienter l'UE ?
Après une introduction à une conception "émiettée" de l’Europe future, puis une réponse point à point aux arguments de Christian Michel contre ma position favorable au Brexit, je termine ici ma réponse à celui dont je veux rappeler qu’il est un des plus grands auteurs libéraux contemporains, et que je lui porte un respect immense. Néanmoins, je me dois de porter ma critique là où je la crois devoir être portée.
Christian aborde ainsi ensuite dans son texte sa vision de l’Europe future, en commençant par ceci : "Il faut réorienter l’Union européenne. Lui conférer des pouvoirs lorsque l’effet de taille est déterminant, essentiellement la diplomatie et la défense, y compris dans le cyberespace, aussi longtemps que dure la rivalité entre grandes puissances." Étant un professionnel de la cybersécurité, donc du "cyberespace" qu’évoque Christian, je prendrai ce sujet comme exemple illustrant sa méprise. Pour faire simple, le cyberespace subit depuis quelques années une explosion de "cyber-insécurité" d’ampleur jamais vue.
Et comme par hasard, les attaques les pires, les plus puissantes et les plus sournoises sont celles menées ou commanditées par les états de ce monde, y compris européens. Ils se sont positionnés en sauveurs, mais sont les premiers malfrats. Pourquoi cela cesserait-il ? L’insécurité appelle la fausse sécurité étatique qui crée plus d’insécurité. En clair, l’erreur profonde est de croire que la "rivalité" pourra cesser du fait des états ou de la politique. Il est clair que ce cycle infernal fonde la stratégie étatique dans tous les domaines, y compris pour l’UE, qui a inexorablement glissé sans surprise avec les années d’un Marché Commun vers une UERSS.
"L’UE est une bureaucratie, elle ne risque pas d’enflammer les passions guerrières et envahir un autre Irak, mais elle pourrait mobiliser suffisamment de ressources pour dissuader un agresseur (avec un impôt fédéral direct, affecté à cet effet, donc sans tentation redistributrice). Disons que nous paierons une armée européenne comme d’autres des mercenaires." Les choses sont ainsi clairement posées. Devant la menace des grands méchants – ils ne sont pas nommés, mais on imagine États-Unis, Russie et Chine, à juste titre – l’idée consiste à espérer l’UE comme un bouclier, un contre-pouvoir, un repoussoir, une force de dissuasion. Même si je comprends le pragmatisme apparent, je ne peux tomber d’accord. Un état est un état et non, in fine aucun n’est moins dangereux qu’un autre, et si les USA furent à leur origine le nirvana libéral d’antan, on voit combien ils sont désormais devenus un repoussoir impérialiste.
Bientôt une étoile jaune en moins...
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à Lettres de Libéralie pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.