Le néolibéralisme, reflet de l'erreur libérale ?
Les critiques du libéralisme ont-ils raison de l'accuser du néolibéralisme ?
Néolibéralisme, quid ?
On ne compte plus le nombre de livres, articles, interviews, etc. qui se délectent de violences verbales à l’encontre du “néolibéralisme”. On ne compte plus non plus le nombre de tentatives de la part de libéraux de bonne tenue de défendre le libéralisme ainsi attaqué, selon eux. Je suis d’ailleurs le premier à être du nombre, avec entre autres une longue vidéo en réponse aux errements d’une Natacha Polony professorale.
Je l’ai affirmé bien des fois. Selon moi, ce “néolibéralisme” n’existe pas, c’est ce qu’il convient de qualifier d’épouvantail (“strawman”), car il est sans définition ni fondements universellement reconnus - pas même largement reconnus. J’en connais au moins trois compréhensions et trois origines historiques différentes, et surtout, absolument personne ne s’en revendique, ni politiquement ni académiquement.
Le néolibéralisme est donc avant tout un sobriquet fantasmé que les socialistes de tous poils collent comme un poison d’avril dans le dos de tout signe extérieur de richesse et de capitalisme. C’est un peu le Moulin à vent des Donkey Chiottes...
Démocrassie libérale
La lecture du dernier ouvrage de Serge Schweitzer1 me fit prendre conscience d’un glissement sémantique qui pourrait bien expliquer comment on en est arrivé là. Cette figure académique authentiquement libertarienne, de grande finesse et hauteur de vue, y rappelle que le libéralisme (dit classique) a pour signature politique le concept de “démocratie libérale” ainsi que son adoption depuis mondialement généralisée.
Pour le libertarien - et pour bien des grands libéraux classiques, tel Benjamin Constant - la “démocrassie” ne saurait être authentiquement libérale. Quiconque me lit sait combien je m’attache à ancrer dans les esprits la tyrannie démocratique, qui se réduit à cet aphorisme : “la Liberté n’est pas dans le droit de vote, mais dans le droit de veto.”
Ce témoignage solide va dans le sens de la thèse qui assimile dans l’esprit commun, à commencer par les faibles d’esprit, libéralisme avec démocratie libérale. Surtout quand la vaste majorité de ceux s’affichant libéraux sont les premiers à faire ce faux amalgame.
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