Inflation : la vraie, la fausse
Vivre de nouveau sous le régime d’une inflation nulle, voire négative ?
Inflation, Quid ?
L’inflation est un autre de ces concepts économiques dont on entend parler quasi quotidiennement sans jamais pourtant être totalement sûr de sa définition, que de plus, personne ne rappelle jamais.
Instinctivement, on comprend qu’il s'agit de la hausse des prix. Instinctivement, on sent bien au quotidien que tout augmente peu à peu et que de plus en plus, certains produits affichent désormais en euros des prix qu’ils avaient à l’époque du franc, ou bien plus, malgré le facteur de 6,55957 entre les deux.
On sent donc bien que quelque chose cloche dans le discours politique sur le sujet. D’un côté, on nous rassure, l’inflation est maîtrisée à 2% l’an, voire moins ; de l’autre on sent bien que le coût de la vie augmente plus vite que cela. Et par ailleurs, le prix d’une foule de produits va nettement en baissant sans cesse, ou du moins si leur prix se maintient, c’est leur qualité qui croit vertigineusement. Les prix au global devraient donc plutôt baisser, non ? Or il semble posé comme normal de subir ces 2%.
Mais si l’inflation est la hausse des prix, est-ce celle de tous les prix ? Comment peut-on calculer la hausse de produits et services variant presque à l’infini ? Et Ludwig von Mises de nous rappeler dans son opus magni «L’Action Humaine» la vaine limite de cet exercice :
«La solennité prétentieuse qu’affectent les statisticiens et les bureaux de statistique en calculant des indices de pouvoir d’achat et de coût de la vie est déplacée. Ces indices chiffrés sont au mieux des figurations grossières et inexactes de changements intervenus.»
Histoire & Graphique
Pourquoi donc un avis aussi dur et tranché ? Parce que la réalité de ces calculs d’indice d’inflation repose sur un «panier de la ménagère» officiel, arbitraire, qui ne correspond que de très loin à celui de chacun de nous. Les calculs sont donc sans représentativité, ils parlent d’une hausse de prix qui ne sont pas ceux que l’ont subit.
Une fois ce premier doute passé, on vient à s’interroger : «Mais, en France, avons-nous toujours connu ces 2% ?» Une recherche rapide sur Internet1 nous montre qu’il n’en est rien, loin de là. Bien sûr, on voit que les périodes des guerres et les fameuses années 70 ont eu des inflations à deux chiffres. Que ces trente dernières années ont en effet été proches des 2%. Mais on y voit surtout, il y a un siècle, de nombreuses années à 0% d’inflation, voire des valeurs négatives — la supposée horrible déflation.
Quelle différence entre ces années de stabilité et les quarante dernière années ? Ludwig Von Mises nous met sur la voie : «Tout d’abord, il n’y a plus de terme disponible pour signifier ce que le mot inflation signifiait jadis.» En effet, jadis, l’inflation n’exprimait pas la hausse des prix, mais l’enflement de la masse monétaire — to inflate = enfler, gonfler — c-à-d de la quantité de monnaie, l’or à l'époque, disponible pour les affaires.
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