"Ils" font la guerre...
Extraits de ce qu'en dirent Benjamin Constant, Frank Chodorov, Albert Camus.
Benjamin Constant
Il est une des grandes figures du libéralisme classique en France de la période du tournant du XVIIIe au XIXe siècles. Connu pour être un net opposant à Bonaparte, il nous intéresse spécialement comme jusnaturaliste, c’est-à-dire comme libéral qui envisage la Liberté comme une stricte question de droit naturel, et non pas comme sujet économique lié à une quelconque utilité, fût-elle personnelle.
La question de la guerre, sa légitimité et la forme d’esclavage qu’elle porte avec elle, trouve toujours les libéraux authentiques pour lui barrer la route. Les discussions sans fin qu’on observe entre les “défenseurs de la démocratie” et “les autres” lors de tant de conflits sanglants oublient trop souvent que la guerre n’existe que du fait des états.1
Constant concède ici le concept de “guerre défensive”, il pense sans doute aux gens qui durent résister à Bonaparte, ou aux Corses qui durent défendre leur république. Il est en cela plutôt cohérent avec le principe de non-agression qui fonde Libéralie.
Frank Chodorov
Franck Chodorov est un auteur trop peu connu en France, dont pourtant la langue élégante, le bon sens, la culture et la pédagogie en matière de civilisation et d’économie, lui ouvrent grande sa place dans toute bonne bibliothèque. Christian Michel dit de lui qu’il “est un auteur angélique.”
Sur l’extrait suivant, Chodorov prolonge cette idée essentielle que la guerre est un fait des états, pour aller plus loin encore et en faire le moyen d’un plus grand pouvoir. Lecture tout à fait d’actualité d’ailleurs, alors que depuis des années désormais nous vivons en “état d’urgence” permanent, dont le seul but est de sortir du droit et des contraintes constitutionnelles. L’auteur américain pose ici la guerre comme une étape volontaire, intentionnelle, pensée, qui vise à détruire pour sortir du droit légitime.
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