“Doughnut Economics” pour Friandise
On savait que la vie ne tient qu’à un fil, désormais elle ne tient qu’à un donuts...
Ecologie, ou Presque…
Il y a deux manières de faire le lien entre théorie économique et enjeux zécologiques. La bonne, et la mauvaise, bien sûr. L’approche réaliste, abordée dans cette vidéo et développée dans celle-ci, consiste à se poser la question suivante dans le contexte d’une théorie économique qui ne change pas, puisqu’elle est tirée de l’action humaine :
L’enjeu de l’écologie, pour l’humanité, c’est comment trouver un équilibre entre la protection de la nature (de toute évidence) et la survie de l’humanité, ou du moins un niveau de confort qui permette à tout un chacun son épanouissement subjectif ?
Pourtant, une certaine Kate Raworth pense avoir trouvé la bonne manière, c’est-à-dire, la vraie bonne manière. Elle l’illustre avec le schéma ci-dessous, en forme de “donuts” (ou “doughnut”, noix de pâte) où la zone verte circulaire tente une approche semblable.
En gros, et selon ce qu’en dit cet article d’introduction, c’est que l’enjeu écologique se trouverait entre la limite verte haute (“Ecological Ceiling”, plafond écologique) tout en assurant au moins le minimum de survie de la limite verte basse (“Social Foundation”, fondations sociales). À première vue, cela semble très proche de ma phrase ci-dessus.1
Dit autrement, il s’agit de coincer l’économie et le (sale) capitalisme entre le “assez pour vivre” (les fondations) et le “pas trop pour préserver les ressources” (le plafond).
Pourtant, cette approche, utilitariste, commet trois erreurs méthodologiques.
Adapter l’Economie
La Dame Kate l’annonce clairement, ce qui la motive en premier lieu, c’est de proposer un cadre méthodologique pour la théorie économique qui — enfin ! — permette de prendre en compte la tension entre protection et survie ou confort.2
Je comprends bien que cela part d’un bon sentiment, mais ce n’est absolument pas réaliste. La théorie économique (autrichienne, bien sûr) décrit le fonctionnement social sous son angle économique, cela de façon universelle et intemporelle — sinon, ce ne serait pas une science mais tout au plus une forme de dogme, de croyance — comme le sont, certes, toutes les théories mainstream, plus ou moins tirées de Keynes.
On ne peut pas adapter la théorie à son bon vouloir, pour faire dire à ladite théorie ce qu’on voudrait qu’elle dise. On travaille dans le cadre de la théorie réaliste et on peut alors y chercher les pistes qui pourront favoriser ceci ou cela, l’écologie par exemple.
Sa démarche montre que Kate Raworth, au contraire, pense que le coupable est le “capitalisme” (libéral), que c’est lui le premier fautif des excès de notre monde, tant à ne pas savoir nourrir les Hommes qu’à trop demander à la Terre — ce qui est des plus paradoxal quand on y pense — et qu’il s’agit donc d’en sortir pour le remplacer par ce qu’elle propose. Par contre, comment faire, qui sera en charge de veiller à maintenir la nouvelle économie entre les deux bornes vertes, pourquoi ces bornes, on ne sait pas…
Elle n’exprime jamais qu’une nième vision totalement centralisée et mécaniste de l’économie et du marché, elle ne voit absolument pas que c’est précisément le libre marché décentralisé qui en réalité assure l’équilibre entre survie et protection que je souligne dans l’enjeu mis en exergue au tout début, par arbitrage entre les individus.
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