Un Amérindien donne une leçon de Liberté écologique
Les yeux d'un Amérindien surent voir l'incompatibilité entre marxisme et écologie véritable.
Sacrifier Les Autres
L’écologisme est de mode, il est devenu la nouvelle idole au nom de laquelle les Verts de couleur rouge appellent au sacrifice de ces hommes qui seraient en trop, de ces hommes que la Nature ne pourrait se permettre, de ces hommes produits de la Nature comme par erreur puisqu’elle n’en voudrait pas. De nouveau, le progrès passerait par le sacrifice d’autrui. L’Homme serait l’ennemi de la Nature dont il est le Fruit.
Mon amie Virginie, attentive à la culture amérindienne, a su attirer mon attention sur le discours d’une de ses figures des années 80, Russell Means, qui nous a semblé faire mouche face à cette actualité. Ce texte nous interpelle sur la place de l’Homme dans la Nature, vue par un peuple naturaliste et très proche de la philosophie de la Liberté.
Quelques années avant la chute du Mur de Berlin, il mène une analyse au scalpel de l’antinaturalisme de cette culture européenne baignée de marxisme qu’il voit à l’œuvre. Il décortique d’une part l’écart culturel entre Amérindiens et Européens (comprendre les Occidentaux) et d’autre part l’articulation entre le capitalisme et le marxisme néfaste et funeste au sein de ladite culture européenne.
Traduction
J’ai fait une traduction de ce discours, que vous trouverez en fin de cet article. L’esprit libéral aura, je crois, plaisir à le découvrir, mais certains passages pourront heurter s’ils sont abordés un peu trop rapidement. Or ce texte est bien, selon nous deux, profondément libéral, naturaliste et anti-communiste. Tout l’enjeu est précisément de prendre le bon angle de lecture – bien sûr, à hauteur de ce que je comprends moi-même de sa thèse. Il est donc l’occasion de clarifier ces différentes ambiguïtés.
Avant de vous le laisser lire, mon but est donc de partager dans les prochaines lignes comment je vois la pensée de Russell Means s’articuler, cela en cohérence avec une vision libertarienne de questions comme l’industrialisation, le progrès, le marxisme européen ou encore l’équilibre – libéral – entre Homme et Nature. Je prendrai quelques passages pour points de départ des questions soulevées, puis développerai comment il me semble que l’auteur la regarde. J’espère que cela aidera à une lecture plus bénéfique du discours, qui sinon contient un certain nombre de “pièges”.
Par ailleurs, ce texte traduit est à bien des égards à rapprocher de celui d’un autre Amérindien cité par Libéralie, à savoir John Trudell. Nous vous invitons à lui aussi le découvrir, si ce n’est déjà fait.
Notes sur le discours
Ecrit & Oral
Dès l’entrée de son discours, Russell Means (RM) précise un point culturel significatif :
La seule ouverture possible pour une déclaration de ce genre est que je déteste écrire. Le processus lui-même symbolise le concept européen de pensée « légitime » : l’écrit a une importance refusée à l’oral.
C’est bien sûr une erreur de sa part, mais je crois qu’elle s’explique quand on la met à la lumière de toute sa thèse. On va le voir, RM rejette la culture européenne parce qu’il en rejette en fait le marxisme qu’il y voit au cœur. Ce n’est donc pas tant l’écrit dans sa fonction technologique qu’il déteste, mais le symbole culturel d’un antinaturalisme.
Même Rengaine
Je me réfère ici aux soi-disant théories du marxisme, de l’anarchisme et du «gauchisme» en général. Je ne crois pas que ces théories puissent être séparées du reste de la tradition intellectuelle européenne. Ce n’est vraiment que la même rengaine.
On retrouve ici des liens avec la thèse de Nietzsche, qui voyait un éloignement continu de l’Europe des valeurs naturelles à partir de Socrates. Plus simplement, c’est bien sûr l’utilitarisme et le scientisme que RM voit dans tous les pores de l’Europe. Il le développe peu à peu, cet utilitarisme a donné l’industrie collectiviste matérialiste, parce que le pouvoir politique avait pris en mains le pouvoir économique matérialiste, ce qui le conduit - avec raison à mon avis - à ne pas distinguer Europe et matérialisme.
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à Lettres de Libéralie pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.