Stratégies Libertariennes Comparées
D’ici à 20 ans, qui sait, alors que le PL en sera encore à dégraisser le mammouth...
Échec de parité
L’échec récent du projet de liste électorale sous la bannière du Parti Libertarien (PL) ces derniers jours, pour la raison donnée d’une incapacité à atteindre la parité hommes-femmes exigée, a donné lieu à une nouvelle vague des soubresauts qui agitent trop régulièrement le milieu libertarien, entre les promoteurs de l’action partisane et électoralistes et ses adversaires, dont je suis.
Devant l’incompréhension mutuelle et les orientations stratégiques différentes voire divergentes, je tente ici l’analyse froide, ou du moins un exposé qui se veut aussi rationnel que possible des raisons me poussant à m’opposer à toute forme de présence partisane de libertariens, du moins en France.
Logo du Parti Libertarien français.
Nous sommes devant deux stratégies très différentes. Je commencerai par mon interprétation, ma compréhension de celle du PL, telle que je la tire des échanges récents entre nous. Puis je développerai la démarche que pour ma part je tente de mettre en application, inspirée entre autres des réflexions en matière de stratégie de Murray Rothbard et de Hans-Hermann Hoppe.
Toucher tout le monde
Le PL se donne comme ambition de toucher le plus de monde possible, et cela justifie leur travail à participer à plus ou moins toutes les grandes élections nationales. Visant "95% de l’électorat", dans un but déclaré de communication de nos idées, et donc l’espoir qui s’y attache d’accélérer ainsi très fortement le processus de libéralisation de notre pays, le PL table sur la présence médiatique quasiment automatique allant de pair avec la participation officielle à toute campagne d’importance.
Cet objectif est fort louable en soi, et je serais j’avoue le premier à répondre à l’occasion de venir présenter et défendre nos idées sur les plateaux de télé et dans les unes des quotidiens. Mais la question devient alors celle du message qui sera ou serait transmis. Et c’est là que ça se gâte.
La position de nos amis du PL est en effet de partir du constat, prévisible, que lorsqu’ils parlent de liberté et de nos idées radicales à ces fameux 95% de Français qu’ils visent, un grand nombre ne les comprend pas, les considère utopiques ou pas assez pragmatiques, ou autres difficultés. Et cet écart de compréhension est bien une réalité que tout libertarien rencontre, vu le degré d’endoctrinement que l’immense majorité de nos concitoyens ont subi depuis des générations et encore au quotidien.
Nos amis s’embarquent alors dans un discours et une ligne de programme de type minarchiste ou réductionniste, c’est-à-dire qu’il vont avancer des propositions moins radicales que la suppression pure et simple de l’état (ou toute mesure partielle de même nature) afin de se "rapprocher" de leur audience, être écoutés et tenter de la faire avancer de quelques pas dans la bonne direction.
Ce faisant, ils prennent aussitôt un positionnement qui rend leur différenciation avec un parti de droite classique beaucoup plus aléatoire. Pour peu que l’écart de communication persiste et qu’ils tentent plusieurs itérations d’un tel rapprochement, ils auront tôt fait de devenir les nouveaux LR.
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