Soyez mon libre obligé
Il y a obligation, obligation forte, mais obligation volontaire, consentie, non imposée par la force.
« Les hommes sont des honnêtes gens devenus tristes parce que ceux qui ont fabriqué les impôts les obligent à être des voleurs. »
Sacha Guitry
Obligation, interdiction ou pas, tout n’est apparemment pas toujours clair pour ceux qui critiquent ou tentent d’assimiler la logique libertarienne en matière d’autorité, d’interdit et d’autorisation. Il me semble que c’est souvent dû à une compréhension imparfaite de l’organisation et du modèle de gouvernance au sein d’une société libérale ou libertarienne. Je tente d’éclaircir donc ici comment organisation sociale libre et obligations interagissent.
La société libre selon les libertariens
La société libre (je parle parfois de Libéralie) repose sur la propriété privée du sol, exclusivement et partout. Dans ce futur encore théorique, il n’existe donc pas d’espace public, nulle part.
L’intérêt de couvrir l’ensemble de la planète par la propriété privée n’est pas tant de vouloir éradiquer les espaces publics que d’assurer que des règles claires de droit et de gouvernance existent et soient définies partout. Car la propriété privée d’un territoire, ce n’est pas tant un capital immobilier – même si cela reste vrai – que l’attribution d’un responsable précis et unique du droit à un territoire précis. J’ai bien dit le droit : le propriétaire fait le droit chez lui.
Précisons que la notion de propriétaire de territoire est large. Il peut-être un individu, tel un monarque, un collectif restreint (une entreprise, une oligarchie) ou encore une copropriété où chacun détient une part variable de la propriété.
Comme le propriétaire fait le droit chez lui, c’est notamment lui qui décide du régime politique en vigueur en ce lieu, cela selon un processus de décision convenu. Avantage, on peut ainsi imaginer une mosaïque quasi infinie de territoires aux régimes et aux règles aussi variés que l’homme pourra la créer.
Second principe de la Libéralie, l’individu est libre de contracter ou de s’associer avec qui bon lui semble et voudra bien s’associer avec lui. Ainsi par exemple, si je souhaite m’installer quelque part, il y a deux situations de base : soit je suis propriétaire d’un sol et la question est réglée, soit je ne le suis pas ; dans ce second cas, il suffit que je trouve une propriété qui voudra bien m’héberger, ou m’accepter comme copropriétaire, ou me louer un espace ou un logement. Ou toute variante. Dans tous les cas, je passerai un libre contrat avec l’entité qui est propriétaire – individu ou non – pour me loger.
Tout au long de sa vie, chacun de nous peut évoluer sur ces territoires en fonction de ses goûts, priorités ou fortunes. On peut ainsi naître en un endroit, une fois majeur y rester (ou pas) en signant un contrat avec le territoire local (le propriétaire), puis déménager vers un autre territoire et y signer un autre contrat. Et ainsi de suite, selon les aléas de la vie et selon l’évolution des territoires eux-mêmes.
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