Rien n’échappe à l’économie. Rien.
Rien n’échappe donc à l’économie parce que rien n’échappe à l’action humaine dans la relation de l’homme à son environnement.
À droite, à gauche ?
Une des chances de nos jours à faire la promotion des idées libérales, c’est qu’on rencontre de nombreux autres libéraux. Enfin presque. Nombreux, oui, même si c’est encore trop peu. Mais libéraux, là par contre, on a souvent des surprises. Je discute ainsi avec des libéraux qui croient que le libéralisme n’est qu’à droite, d’autres qui le voient à gauche ou du moins qui veulent l’y pousser. Parmi ces derniers joyeux drilles, beaucoup me semble-t-il croient qu’on peut être libéral de gauche car seule la gauche serait vraiment humaniste.
C’est sans doute vrai pour ce qui touche au respect de la personne, au droit à la libre expression ou encore à la séparation du droit et de la morale. Par contre, tous ceux que je côtoie ont un problème avec l’argent, comme beaucoup à gauche, et même un problème avec l’économie en général. On retrouve vite les rengaines socialo classiques selon lesquelles “nos vies valent plus que leur argent”, ou du moins que l’économie ne saurait imposer son diktat immonde à la noble volonté humaniste du libéral bobo-isé – je n’ai pas osé « libétomisé » mais bon…
Or, c’est là faire montre d’une grande incompréhension de la chose économique, car rien n’est moins vrai, comme nous allons le voir. Comprenons bien les enjeux cependant. Il ne s’agit pas de donner un coup de barre à droite au libéralisme par réflexe lourdaud à un discours de gauche classique. Il s’agit simplement d’être lucide et réaliste sur les modes de fonctionnement sociaux, de manière à promouvoir un libéralisme, humaniste donc, qui soit au mieux compatible, cohérent avec l’organisation humaine, sociale, naturelle et libre. La place de l’économie doit être clarifiée à cette lumière car elle tient en fait un rôle immense et incontournable.
Bien des textes ont été écrits par les grands auteurs libéraux et rien ne sera (ré-)inventé ici, soyez rassurés. Les libéraux se retrouvent en général autour de l’école dite « autrichienne » d’économie et c’est cette référence qui sera également prise ici. L’avantage de l’économie autrichienne est avant tout d’être humaniste, en ce sens qu’elle repose sur quelques principes simples et faciles à aborder, qui sont extrêmement fidèles à la réalité du fonctionnement humain et social.
Ici, pas d’équations complexes et incompréhensibles, rien que de la logique et du bon sens. Cette école a été lancée par Carl Menger, elle est aujourd’hui portée par le Mises Institute et Hans-Hermann Hoppe en est un de ses plus grands représentants de nos jours. Mais l’ouvrage qui a sans doute marqué le plus tant il synthétise la pensée économique reste à mon sens « L’Action Humaine » de Ludwig von Mises et c’est sur sa base que cet article est construit.
L’Action Humaine
Le point de départ de Ludwig von Mises est souvent surprenant, à la fois de simplicité et de thème – on se dit qu’il ne s’agit pas d’économie – et pourtant. Mises constate et pose comme axiome de base que l’homme, l’individu, chaque individu armé de son libre choix, agit. Il agit constamment, tout au long de sa vie, consciemment ou pas, il vit par l’action. L’action humaine est à prendre dans son sens anglais, c’est-à-dire une action qui résulte d’une décision, d’un choix.
La Liberté humaine, le libre choix, indiscutable pour le libéral, s’exprime spontanément par l’action décidée et choisie de chaque individu tout au long de sa vie. On ne s’intéresse pas aux motivations d’ordre psychologique ou psychique qui poussent à l’action, simplement on constate qu’il y a action.
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