Qui se souvient de "1984" ?
«Si tous jouissent de loisirs et de sécurité, les masses ordinairement abruties par la pauvreté vont s’instruire et se mettre à penser.»
Big Brother
Quand on évoque l’œuvre de George Orwell, «Big Brother» est probablement le premier symbole qui vienne à l’esprit de chacun. L’image ci-dessous en témoigne, 1984 est connue comme une dystopie qui étudie le totalitarisme par oppression omniprésente d’un œil plus inquisiteur qu’un dieu, surveillant et dictant le moindre de nos faits et gestes. Et je me garderai bien de remettre en cause cette association de symboles.
Les épisodes encore récents et dans tous les esprits d’orwellisation du monde, sous le faux prétexte d’une pandémie orchestrée, où des «pass sanitaire» et autre «attestations» purent prendre corps (et dont, concernant le premier, on n’a jamais entendu dire qu’il était définitivement enterré), ces épisodes auront au moins contribué à remettre Orwell en mémoire.
Mais Big Brother est-il vraiment le cœur, la thèse profonde de 1984 ? Je ne crois pas.
Réarmement du Monde
Il y a quelques jours, L’Obs a sorti un numéro dont je reproduis ici la couverture, merci
, consacrant un dossier assez complet sur la reprise accélérée de l’armement des états un peu partout en ce monde de foldingues.On croyait que l’après-guerre froide, le virage des années 1990 juste après la chute du Mur de Berlin, avait fait atteindre son apogée à la course aux armements ? C’était mal comprendre le lien intime qu’il y a entre l’état (la Force, la Violence) de notre ère démocratique et la guerre, ou le prétexte de la guerre, ainsi qu’entre lui et l’armement et les producteurs d’armes - lesquels sont le plus souvent aux ordres de leurs régimes.
Ainsi, une des thèses avancées dans ce dossier, à laquelle je suis fort tenté d’adhérer, prend cette famine des producteurs d’armes des années 90 pour une des motivations probables au scénario incroyable du 11 Septembre 2001. Ne pouvant laisser cette tendance au désarmement perdurer, ils auraient remis la peur au cœur même du territoire américain, s’assurant en effet depuis que les tensions n’en finissent plus.
Ukraine, Bonne Affaire
Plus de vingt ans après, voilà que la guerre entre les deux anciens blocs est revenue, la guerre est revenue en Europe, et les marchands d’armes se frottent les mains, alors qu’une génération a suffit pour que le mot «désarmement» soit définitivement oublié.
Ukraine. On nous avait annoncé une guerre rapide, brève, un peu comme en 1914 où elle ne devait pas passer l’hiver. Voilà que des armes comme gratuites venues de partout la retienne au point d’embourbement idéal pour que leur production redouble.
Espérons simplement que l’exemple de 1914 ne soit pas suivi de trop près, car elle se termina par des millions de morts certes, mais aussi par la démocratisation du monde.
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