Pour un état fort, mais sans état.
Les fonctions régaliennes de l’état : le terme important n’est pas «régaliennes» mais «fonctions».
État tranché ou non
La notion d’état est régulièrement au centre de nombreux débats, théoriques ou pas, entre libéraux de diverses nuances. Bien des auteurs authentiquement libéraux font référence à ce terme, tour à tour pour en faire la source, l’objet même de tous nos maux, ou pour expliquer que finalement, il resterait un mal nécessaire de toute société, du fait de la sécurité civile dont il serait le garant.
Une discussion récente avec un apprenti libéral m’apprenait ainsi que Pascal Salin lui-même faisait l’objet de joutes verbales acharnées pour le classer parmi les minarchistes (favorables à un état minimum, en général strictement régalien) ou comme un libertarien pur (donc opposé à toute forme d’état). Il est vrai que la lecture d’un ouvrage immense comme son livre « Libéralisme » (chez Odile Jacob) ne permet guère de trouver une position tout à fait explicite de ce grand libéral sur ce sujet. Pascal Salin est un fin communiquant qui évite d’entrer dans de tels débats pour mieux faire passer son message.
Il faut bien reconnaître que des ambiguïtés analogues se retrouvent chez bien des auteurs, y compris un Ludwig von Mises dont le chef d’œuvre Human Action tourne continuellement autour de cet état honni mais indispensable, sans jamais vraiment trancher sur son besoin ou non.
Alors quoi, sommes-nous donc à jamais pris dans ce débat qui pourrait marquer dès lors le talon d’Achilles des théories libérales ?
État ambigu
Il me semble que non car une lecture existe qui pourrait bien régler la question, une lecture simple, qui plus est, comme tout ce qui est libéral.
Il faut dire que le terme « état » est largement ambigu, et que selon moi ceci contribue grandement à ces incompréhensions. On y colle régulièrement le même sens que des concepts comme l’état-autorité (régalien), l’état providence (telle la sécurité sociale, plus contestée), dans un autre genre le gouvernement ou les divers pouvoirs séparés, mais aussi l’administration et ses fonctionnaires, bref, la bureaucratie.
Il me semble pourtant qu’il est possible d’approcher l’état d’une manière qui devrait réconcilier la plupart des libéraux, minarchistes comme libertariens, démocrates ou pas, tout en aidant je pense aussi à expliquer aux novices les plus et les moins du Léviathan.
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