N’en redemandez pas
Dans une information, immatérielle, il y a toujours ce qui se voit et ce qui ne se voit pas.
L’information consiste à informer de tout événement, tout fait, tout jugement pour le porter à la connaissance d’un public plus ou moins large, sous forme d’images, de textes, de discours, de sons.
Nos sens sont animés par une quantité considérable d’informations.
Il y a toujours en présence d’une information, un émetteur et un récepteur. Or, aussi bien l’émetteur que le récepteur, peuvent introduire dans l’information, qu’elle soit émise ou reçue, une part d’interprétation dont l’objectivité n’est pas garantie.
Dans ce contexte, l’information est-elle bien une preuve d’un fait réel ou d’une fiction, ou d’une propagande, ou d’une manipulation ?
Dernièrement, nous avons reçu l’information d’une guerre embrasée entre l’état d’Israël et l’état de la bande Gaza.
Depuis, tout comme durant la guerre récente entre un présumé virus et plusieurs états réunis, de nombreux otages de ces guerres tentent d’expertiser l’information pour démêler le vrai du faux et interpréter cette information dans le sens que chacun estime juste pour lui-même.
Seulement voilà, par nature, l’information impactante est communicante amorale, impartiale, et comme chacun d’entre nous est un émetteur ET un récepteur, à moins d’être mort, ce qui est vrai pour l’un, ne l’est pas nécessairement pour l’autre. Inversement, ce qui est faux pour l’un, ne l’est pas nécessairement pour l’autre. Il y a toujours, y compris dans une information par nature immatérielle, ce qui se voit et ce qui ne se voit pas.
Ce qui se voit au travers de l’information en tant qu’évènement de fait, c’est qu’elle contient en elle-même la vérité incontestable. Personne n’a jamais pu contester le fait qu’un événement réel ou fictif, s’est bien produit lorsqu’il en a été informé.
Par exemple, même un négationniste confirme et valide implicitement le fait qu’un évènement s’est produit, sans lequel il n’aurait aucune raison de nier cet évènement. En réalité, il ne peut pas nier l’évènement, mais seulement juger de l’évènement selon lui et son intérêt personnel pour l’évènement en question.
En revanche, ce qui ne se voit pas est bien plus complexe à confirmer et à valider. Ce qui ne se voit pas est par nature dans une dimension cachée au sens de la vue et peut faire l’objet d’une hypothèse, d’une fiction, d’une propagande, d’une manipulation en l’absence d’autres sens.
La vue se fie à ce qu’elle voit, mais son champs de vision est physiquement limité. Ainsi, tenir pour vrai uniquement ce qui est visible et faux ce qui ne l’est pas, ne relève pas d’une preuve incontestable qu’un évènement s’est bien produit tel qu’il est rapporté par l’information reçue. La partie émergée d’un iceberg ne présume pas de la dimension de l’iceberg.
L’absence de preuve visuelle n’est pas une preuve d’absence de fait.
Mais alors, comment traiter l’information pour s’assurer de la vérité et non du mensonge pour décider de sa conduite à tenir ?
Face aux informations que chacun d’entre nous émet et reçoit en permanence, il convient d’en juger par soi-même, dans son propre intérêt, soit en connaissance de ses propres limites et y compris celles des autres.
Bien entendu, le doute est permis, voire de rigueur, puisque les informations circulent outre des territoires dont les frontières ne sont pas simplement bornées physiquement, mais sensuellement aussi.
Dans ces conditions, c’est bien à chaque individu de s’abstenir de traiter l’information pour les autres. Mais sûrement pas de s’abstenir d’en faire échange, d’en discuter, sous prétexte que certains s’estiment plus experts ou plus habilités que d’autres, au point de vouloir faire un monopole centralisé de l’information. Tandis que tous nos outils nous permettent au contraire de décentraliser toutes les informations et de les laisser circuler pour en juger au plus juste.
Ainsi, demander la preuve en images ou autres à des informateurs centraux, pour traiter leurs informations pour les autres, n’assure nullement de la vérité ou du mensonge émanant d’aucun informateur centralisé. Au mieux, une telle demande fera apparaître d’autres candidats au monopole de l’information en tant qu’auto-proclamés experts de ceci et cela. Au pire elle empêchera les otages de guerres de s’en libérer parce que les informateurs centraux ont bien compris qu’en se positionnant comme filtre, ils sapaient dans l’œuf toutes velléités de décentralisations d’informations, qui pourraient ouvrir la voie vers une sortie de guerres auxquelles ils portent un si grand intérêt.
Finalement dans ce boucan de l’information centralisée, comme il est compliqué de savoir qui diffuse justement de l’information pour permettre à chacun de les traiter lui-même et sortir des guerres incessantes, n’en redemandez pas ou vous aurez encore plus de boucan centralisé et plus de guerres.
Au contraire, laissez les uns et les autres discuter des informations et diffuser ce qu’ils veulent. N’intervenez pas dans le traitement de l’information par les uns et les autres. Laissez faire sans vous dispenser pour autant d’en discuter librement si l’information vous intéresse.
Soyez intraitable si vous voulez être juste. Charge à vous de discriminer les informations que vous ne jugez pas bonnes pour vous, seulement pour vous, parce qu’il vous incombe de faire sécession avec la centralisation et les centralisateurs si vous voulez sortir des guerres incessantes.
Ne les nourrissez pas ou ils vous insulteront, vous entraveront, vous censureront, vous obligeront à vous soumettre à eux. N’en redemandez pas.
Artid