L’état providence est-il un totalitarisme ?
L’arbitraire, c’est le trait du totalitarisme. L’incertitude comme mode de vie forcé.
Interdiction de soigner
L’état providence est-il un totalitarisme ? Formule provocatrice, certes. Mais ce que nous avons vécu durant la période covidesque amène à se poser des questions de fond, des questions qui auraient dû être posées. En effet, tout le monde se focalise sur les vaccins, mais il s’est produit un événement totalement inédit : l’interdiction de soigner.
Il ne s’agit pas ici de discuter de l’efficacité des traitements proposés, ce qui est une question secondaire. Face à une maladie, quelle qu’elle soit, on soigne comme on peut. On soigne d’abord ce qu’on sait soigner. Les morts du coronavirus chinois sont souvent en fait victimes de complications, qui se soignent. Ensuite, face à une nouvelle maladie l’attitude rationnelle n’est-elle pas de tenter un traitement, tant qu’il s’agit de produits connus, dont on maîtrise les dosages ? Et, à tout le moins, l’éthique commande de laisser la décision au patient. C’est sa vie. C’est un principe de base de la médecine, qui assure la différence entre patient et rats de laboratoire.
Or la consigne fut de rester chez soi avec du doliprane. Le doliprane n’étant pas un traitement, mais un palliatif destiné à calmer la fièvre. Les médecins pouvaient soigner, mais à condition de prescrire, y compris hors autorisation de mise sur le marché. En allant donc à l’encontre de consignes.
Droit au soin ?
Pourtant, en France de nos jours, se faire soigner n’est-il pas un droit ? Dans une société de droit positif, où le droit est ce qui est voté par le législateur, n’y a-t-il pas un droit au soin ? Visiblement non. À l’heure où l’on nous bassine avec les droits de l’Homme, le droit au soin ne semble pas en faire partie. Paradoxe ? Défaillance ?
Cela semble ahurissant : ne pas soigner des malades, à dessein, par ordre. Pire, cela ne choque même pas. Voilà le point le plus extraordinaire : dans une société gavée de «droit à ceci ou cela», le refus de soigner n’a entraîné aucune protestation.
Comment en est-on arrivé là ? Ce que l’on peut constater, c’est que le débat a quitté le domaine de la médecine. Le débat est devenu idéologique – mais sur une frange de l’idéologie seulement. Il faut être pour ou contre le traitement. Pour ou contre les vaccins. Tout est politisé de nos jours. Mais pas l’absence de droit au soin ?
Évidemment, c’est la conséquence de l’intrusion de l’état dans tous les aspects de nos vies, ce qu’on appelle l’état providence. Tout devient politique. Faute de raison, il faut chercher à détruire celui qui a une opinion différente. Il n’y a pas de place pour l’argumentation, l’opinion nuancée. Et tout le monde est invité à plonger dans ce qu’on appelle de nos jours la polarisation. La peur est utilisée pour favoriser la polarisation.
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à Lettres de Libéralie pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.