Les Autoroutes, Immenses Symboles Socialistes
Les axes routiers sont-ils le reflet de nos besoins où de ceux qui les pensent ?
Autoroutes ?
Un personnage se disant « libéral-social » (un oxymore) avec lequel il m’arrive de confronter nos vues, m’objectait il y a peu que la Liberté que je prône ne permettrait pas, selon lui, la construction d’autoroutes nouvelles, ce qui serait pour lui la preuve définitive de son ridicule (celui de la Liberté). Je m’en vais de ce pas prendre le chemin de la démonstration inverse : le ridicule est ailleurs.
Derrière l’idée d’autoroute, il y a bien des choses qu’il faut avoir à l’esprit pour mesurer l’empreinte sociale faisant le lien avec la (faible) Liberté de tout projet autoroutier. Il y a pour commencer le concept même, celui d’un axe rapide multivoies sur longue distance et sécurisé. Puis le processus nécessaire à la construction d’une immense bande d’asphalte à travers nos campagnes. Enfin, le ou les modes d’exploitation, ainsi que l’évolution du tout. Pour ouvrir la perspective, j’aborderai ensuite la question du trafic et des bouchons à la lumière d’un podcast de circonstance, pour finir sur une réflexion libérale sur l’autoroute, plus globalement.
Concept étatiste
Nous tous qui sommes nés avec, qui pour certains les empruntons chaque jour, nous trouvons souvent les autoroutes très pratiques, pour nous rendre à la Capitale, par exemple. Certes, il y a parfois ces horribles bouchons, j’y viendrai, mais bon an, mal an, nos urbanistes semblent avoir su nous tracer de grands axes collant assez bien avec nos besoins de déplacement automobile.
Car, j’espère que vous en serez d’accord, c’est bien ainsi que cela se passe : nous ne construisons pas les autoroutes que nous voulons ; ils construisent celles qu’ils croient coller avec notre besoin. Ou le leur.
Mais est-ce toujours aussi innocent que cela ? On se souvient sans doute que l’école publique nous apprend qu’un des grands promoteurs de l’idée autoroutière à ses débuts fut Adolf Hitler dans les années 1930, avec une motivation avant tout militaire, le déplacement facilité des engins lourds. Aux USA, le réseau des Interstate Highways (les autoroutes traversant le pays, dont ne numéro commence par I, comme la I-40) fut lancé dans les années 1950 par Dwight Eisenhower, ancien militaire, et comme par hasard son nom officiel évoque la défense. Il est significatif que dans ce grand pays symbole de Liberté, il ait fallu que l’état s’en mêlât pour construire ce que manifestement le peuple via le marché n’avait pas senti le besoin de bâtir.
Cortège de "travailleurs" passant Hitler sur autoroute. Hessische Landeszeitung, 20 mai 1935.
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