Le marché, c’est vous et moi
On parle à tort des «marchés» pour évoquer la Bourse ou la Finance...
Mauvaise Presse
Le marché a mauvaise presse. De nombreux économistes passent un temps important à tenter de nous expliquer que le marché est imparfait, qu’il a des «déficiences» et que ces déficiences présumées justifieraient la multitude de monopoles, réglementations et autres interventionnisme que le pauvre marché subit de nos jours, chaque jour un peu plus.
On parle, à tort, des «marchés» pour évoquer la Bourse ou la Finance, symboles du Mal, des gains aléatoires, spéculatifs et injustifiés. On dit le marché défaillant, c’est-à-dire par exemple incapable de produire les «biens publics», ou encore, incapable de s’auto-rééquilibrer face à un monopole.
Pourtant, le marché n’est rien de bien mystérieux ni de si exécrable, car le marché n’est rien d’autre que l’expression continue du libre-échange entre tous les individus le constituant. Le marché, c’est vous et moi vendant et achetant à d’autres et ainsi reproduit sur l’ensemble de la planète à chaque instant. Le marché n’est donc qu’un mécanisme, un processus, exprimant les choix libres du monde, tout le monde.
Action Humaine
Ludwig von Mises, dans l’Action Humaine au début du chapitre XV, nous fait mieux toucher le marché du doigt :
«Le marché est un processus, réalisé par le jeu combiné des actions des divers individus coopérant en division du travail. Les forces qui déterminent l’état — continuellement modifié — du marché sont les jugements de valeur de ces individus et leurs actions telles que les dirigent ces jugements de valeur. […] Il n’y a rien qui ne soit issu de l’homme, rien de mystique en ce qui concerne le marché. Le déroulement du marché est entièrement produit par des actions humaines.»
Une des grandes critiques faite au marché serait son injustice. Par exemple il ne ferait rien contre les méchants capitalistes ou énormes multinationales qui seraient pourtant autant de renards dans le poulailler, conduisant à une mort certaine les petites entreprises. Mais sur un marché libre, rien n’empêche un consommateur d’acheter auprès du petit, pourvu qu’il y trouve son intérêt. Si un gros perdure, c’est que le marché considère qu’il le mérite, c’est-à-dire qu’un nombre conséquent de libres consommateurs préfèrent le rapport qualité prix du gros à celui du petit. Où serait l’injustice ?
Il paraît également que le marché ne permettrait pas l’éclosion des «biens publics». Par exemple, imaginons une commune sans candélabre, envisageant d’en installer dans une rue. Il est bien possible que les riverains ne tomberont pas tous d’accord pour cofinancer cet éclairage. Pourtant, une fois installé, ils en profiteront tous. Ce paradoxe, connu comme un exemple du phénomène dit du «passager clandestin», serait une preuve de dysfonctionnement du marché et la raison justifiant que la mairie impose les riverains pour financer ce projet de réverbères, devenus «biens publics».
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