Droit à la vie ?
Un peu par hasard, je tombais sur une page de Wikiberal contenant la phrase suivante : "Le libéralisme pose comme droits fondamentaux le droit à la vie." (Note : d’ailleurs, la page a été modifiée depuis, pour refléter une position beaucoup proche de celle que je présente ici.)
Pour ma part, bien que valeur suprême, je ne vois pas la Vie comme le fondement du Droit. Lequel vient plutôt de la possibilité de conflit par pénurie. La Vie s’exprime dans notre/la Liberté, laquelle s’organise et se manifeste dans le Droit naturel et sa Propriété privée.
Pour revenir au “droit à la vie”, je ne pense pas que le libéralisme repose sur un ou des “droit(s) à” quel(s) qu’il(s) soi(en)t, et je propose de commencer par expliquer pourquoi. Ensuite je tenterai de présenter comment le droit (naturel) se forme et se propage dans la société libre, et pour illustrer je m’intéresserai à la manière dont un enfant devient adulte, avant de conclure sur le Droit naturel.
On rencontre dans la langue courante deux formes d’expression de droits revendiqués par les uns ou les autres. On a vu la forme “droit à”, comme ici ce droit “à la vie”, et on en trouve de nombreux autres, comme le “droit à la santé”, le “droit à la dignité” ou encore le “droit à un emploi”. Ils font les choux gras de la gôche. L’autre formulation est celle du “droit de”, tel le “droit de commercer”, le “droit de port d’arme”, ou encore le cas plus général du “droit de propriété”.
Le point commun de tous les “droits à” tient à leur hypothèse implicite d’une revendication faite à un tiers : je demande à un tiers qu’il fasse en sorte que la vie me soit accordée comme un droit, que la dignité me soit reconnue, que la santé me soit assurée ou qu’un emploi me soit assuré. Je ne suis pas acteur de mon droit et surtout le droit n’est pas lié à mon action personnelle. Le “droit à” est ainsi un concept qui induit l’existence d’un état-providence dont il est exigé ou attendu qu’il assure pour nous une forme d’avantage (santé, emploi etc.) et cela indépendamment de nos propres actions, ne posant aucune légitimité, ni exigence, en termes d’action individuelle.
Des droits, encore des droits, plus que de doigts...
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