La société actuelle
Première partie d'un chemin de découverte de la société libre...
« Le seul moyen d’affronter un monde sans liberté est de devenir si absolument libre qu’on fasse de sa propre existence un acte de révolte. » – Albert Camus
Tenter de parler de liberté
Mon objectif aujourd’hui est de vous parler de la société libre, c’est-à-dire d’une société où tout repose d’abord sur la Liberté de tous et de chacun. Nous verrons que c’est quelque chose de très simple, la Liberté est toujours simple, mais il semble que beaucoup aient besoin de l’entendre, de la voir expliquée pour mieux en matérialiser les concepts. Je vais donc tenter l’exercice.
On pourrait aborder le sujet directement, mais on pourrait perdre je pense beaucoup des motivations et des principes qui nous importent. Je propose donc plutôt de commencer par une rapide analyse de la société actuelle, forcément très partielle sinon partiale, mais destinée à la fois à ouvrir les yeux sur notre esclavage et à marteler les principes qui viennent fonder la Liberté.
Comme certains principes de la société moderne sont coriaces, je passerai ensuite un peu de temps à dénoncer l’illusion démocratique moderne, ce qui risque d’en étonner plus d’un. Nous pourrons alors parler de la société libre, mais pas juste en affirmant de vagues concepts arbitraires, non. On essaiera plutôt de montrer que la pensée de l’idéal pour la Liberté, ses fondamentaux juridiques, nous conduisent à certaines certitudes inéluctables quant à son organisation. Car non, la Liberté ce n’est pas le chaos. Enfin, je propose de poser quelques réflexions relatives au chemin qu’on pourrait suivre pour nous voir un jour vivre en Libéralie.
Le chômage, une caricature
Comme point de départ de mon regard sur la société actuelle, je prendrai un sujet digne de caricature, à savoir le chômage. On peut difficilement faire plus lancinant comme sujet dans l’actualité de ces cinquante dernières années.
C’est bien sûr en premier lieu un sujet économique. Mais dont la solution est pourtant connue depuis la nuit des temps à l’échelle de la science économique : le chômage est un effet d’un coût du travail, du fait du code du travail, maintenu arbitrairement plus élevé que le libre marché le déciderait, ce qui conduit à une réticence des acteurs économiques à embaucher des ressources rendues insuffisamment productives, car chères sur le marché mondial. Voilà toute l’histoire sous l’angle théorique. Toutes les expériences en la matière, telle thatchérienne, ont confirmé ce que la logique et le bon sens indiquent.
Ce qui est intéressant avec le chômage, c’est le simple fait qu’il existe et qu’il perdure. Car si la solution est connue et est si simple, comment se peut-il que le problème ait pu apparaître et surtout ne soit pas encore réglé ? Certains avanceront que la théorie économique n’est pas si tranchée, que cette analyse simple est en fait simpliste et que le chômage est un phénomène en réalité bien plus complexe économiquement. Ils avanceront même d’autres théories, le plus souvent interventionnistes ; car dans tous les cas il ne peut y avoir que deux points de vue, soit pour le laissez-faire, soit interventionniste.
Mais s’ils ont raison, comment expliquent-ils que le chômage n’existe que concomitamment à ces mêmes théories interventionnistes ? Et comment expliquent-ils leurs cinquante ans d’échec à prétendre le dissiper ?
En fait, ce débat sur les mesures économiques est un rideau de fumée. Les politiciens et bureaucrates sont tout sauf des idiots et si jamais ils ne se sont réellement attaqués au chômage jusqu’à en faire un concept du passé, c’est qu’ils n’y ont aucun intérêt politique. Oh bien sûr, le chômage est en tête des programmes politiques de tous bords depuis des décennies. Mais il n’est jamais au mieux que raboté, étouffé, calmé. Jamais supprimé, ni même nettement réduit. Jamais vous n’entendez dire que le SMIC est une cause profonde du chômage, qu’il est désormais supprimé, puisque la lutte contre le chômage le justifie. Je pense qu’il y a à cela deux explications en rapport avec notre Liberté.
La première touche la théorie économique. On l’a vu, si les théories sont nombreuses, elles ne peuvent être que de deux types : interventionnistes ou pas. Or comment espérer du politicien, dont l’existence même, la survie repose sur la croyance qu’il peut agir sur notre bonheur et notre prospérité, qu’il adopte un discours basé sur une théorie qui reposerait sur l’idée que toute intervention politique dans l’économie ne peut être que néfaste ou nuisible ?
On comprend aisément pourquoi toutes ces théories fleurissent et prospèrent : parce qu’elles ne servent qu’à une chose : entretenir cette croyance envers le pouvoir politique et en sa capacité à nous garantir notre bien-être.
Mais je crains que la raison principale au chômage soit bien pire, bien plus sordide encore. Le chômeur est de fait en état de dépendance. Pas tous certes, et heureusement. Mais le chômeur de longue durée est forcément dans cette configuration, sinon il s’en sortirait tout seul. Il est en besoin de ses allocations, de l’aide de Pôle Emploi et de tous les avantages sociaux afférents à ce statut.
Il devient dès lors un client politique, un manant qui vit de l’aumône sociale. Un esclave moderne donc. Et un esclave mendiant, en plus. Ces clients-là sont précieux pour le pouvoir, à une époque de fort abstentionnisme, ils forment un réservoir de votants hautement appréciable de nos vampires élus.
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