La monnaie, ce n’est pas du gâteau.
La richesse, ce n'est pas avoir, mais c'est l'être mis dans l'avoir par l'échange libre.
Monnaie et Richesse
Il est une confusion économique qui a la peau dure. Il faut dire que si elle devait enfin venir à disparaître, tout ou presque du “système” démocratique autour de nous s’écroulerait de même. C’est dire si les intérêts sont grands qui la font perdurer encore.
Ainsi, beaucoup confondent monnaie et richesse. Plus précisément, pour eux la monnaie est une mesure directe de la richesse : si vous avez 1000 euros, vous être 2 fois moins riche que celui qui dispose de 2000 euros ; et quand on augmente le Smic de 5%, on rend aussitôt chaque smicard 5% plus riche, comme par magie.
Cette confusion est la racine de nombreuses autres confusions. Je me limiterai à trois exemples simples : baisse des prix, création monétaire et valeur ajoutée. De la valeur ajoutée, nous glisserons vers le cœur de mon sujet : le gâteau qu’il faudrait partager.
Baisse des Prix = Baisse de la Richesse ?
Premier exemple de confusion, la baisse naturelle des prix. Si la monnaie mesure la richesse, alors un produit — disons un vélo — cher est une source supérieure de richesse qu’un vélo moins cher. Non ? On comprends très vite qu’il y a là un problème.
On me dira : mais non, voyons, ça marche dans l’autre sens : c’est quand les prix baissent qu’on s’enrichit. Ok, ça je comprends. Mais alors pourquoi est-ce quand les salaires et revenus montent qu’on s’enrichit ? Ah ben suis-je bête, on s’enrichit quand on gagne de l’argent et on s’appauvrit quand on en dépense, voilà. Est-ce vraiment ça ?
Ah mais alors, la monnaie ne mesure pas la richesse, puisque selon cette dernière logique, pour être riche, il ne faudrait rien dépenser, alors qu’on voit bien que les riches dépensent sans compter. J’ai l’habitude de dire, à ce propos, que «la monnaie est de la richesse future». Quiconque a dépassé cette vision matérialiste le sait bien : la richesse va bien au-delà de la monnaie ; la richesse est sans bornes, elle est infinie.
Tous Riches ? Ou pas ?
Autre exemple, la création monétaire, la planche à billets, cet instrument de magie moderne, l’alchimie fantastique qui transforme le papier en or.
Quels sont les faits ? L’état crée de la monnaie, par la dette qui n’en finit pas d’enfler année après année. Nous avons dépassé les 3000 milliards de dette pour la “France” — et surtout pour les générations futures qui devront la payer par leurs impôts et taxes.
Si la monnaie était de la richesse, si créer de la monnaie créait de la richesse — puisqu’on nous dit que la monnaie mesure la richesse — alors trois choses devraient également être vraies :
Avec autant de milliards créés, nous devrions tous être immensément riches. On me dira que ce n’est pas le cas parce que les “riches” s’emparent de presque toute la monnaie. Vraiment ? (En fait non, c’est l’état qui s’en empare le premier.) Or on a pourtant vu qu’on n’est vraiment riche que lorsqu’on a les moyens de dépenser sans compter, ce qui veut dire que la monnaie sort de leurs mains pour passer dans les mains de moins riches qu’eux, puis celles de moins riches en suivant. D’où ma question de départ : pourquoi ne sommes-nous pas tous plus riches ?
La dette devrait être une forme de richesse, puisque plus de dette fait plus de monnaie et que plus de monnaie ferait plus de richesse. Mais n’est-il pas évident pour n’importe qui qu’avoir à rembourser la dette d’un autre ne fait qu’appauvrir ?
Surtout, surtout, si la planche à billets permet d’imprimer de la richesse, s’il suffit d’imprimer des billets pour créer de la richesse, pourquoi la pauvreté existe-t-elle encore en ce pays et en ce monde ? Ces pauvres qui pourtant servent de prétexte à tant d’interventionnisme socialiste et keynésien, pourquoi ne sont-ils pas riches ?
On le voit une fois encore, la monnaie n’est pas la richesse, elle ne peut la créer.
Valeur Ajoutée
Sur la valeur ajoutée, j’avais écrit un article il y a quelques semaines pour expliquer pourquoi elle n’existe pas, et pourquoi la monnaie comptable qui la matérialise n’exprime en réalité aucune forme de valeur, c’est-à-dire aucune forme de richesse, ici :
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