La banque, le plus grand paradoxe économique
Une immense imposture juridique, propre aux banques...
Paradoxe
La banque est probablement un des grands paradoxes économiques de notre société deux fois millénaire. Parce qu’elle est un des principaux rouages de la vie socio-économique mondiale et que peu dans ce domaine lui échappe. Et parce que pourtant elle est quasiment inconnue ou incomprise de l’immense majorité des gens qui ont recours à ses mécanismes. Elle est aussi un des principaux scandales de la société actuelle, mais ce sujet-là dépasse le champ de cet article.
La banque moderne est un monde où rien ne fonctionne comme dans le nôtre. Il faut être banquier pour comprendre. Même un banquier Lombard y serait perdu. La logique et le bon sens n’ont pas court de la même façon que dans le monde réel. Cela est dû à des générations de réglementations stratifiées qui ne font qu’aggraver la chose. À défaut de toutes les analyser, on prendra pour illustrer le cas très simple de la compréhension des notions de crédit et de débit d’un compte bancaire.
Dans le langage courant, le crédit est une notion positive. On accorde du crédit à quelqu’un lorsqu’on lui reconnaît des qualités et une bonne réputation. On porte ses succès au crédit de chacun. Le créditeur est typiquement celui qui donne ou prête, a une marque de confiance. A contrario, le débit quand il n’est pas de boisson constitue la réciproque, l’inverse. «Je suis votre débiteur» est une expression classique pour exprimer sa reconnaissance suite à un acte généreux.
Crédit Débit
Le crédit est ainsi en langue économique une somme prêtée, prêtée parce qu’on accorde du crédit, de la confiance envers celui qui reçoit. Et la dette c’est bien sûr l’inverse, la marque d’une obligation.
Ces deux notions de crédit et de débit se retrouvent ainsi sur vos relevés de compte bancaire. La colonne crédit porte les montants supposés à votre actif alors que la colonne débit trace votre passif. Mais au fait, pourquoi ne sont-ce pas ces termes comptables classiques qui sont utilisés ? D’ailleurs, voyons, si les 100 euros à mon «crédit» sont à mon actif, c’est qu’ils sont bien à moi, et de même 50 euros à mon «débit» me seront retirés. J’aurais donc un actif à crédit ? Mon argent me serait prêté ? Et si je transfère de l’argent de la banque, ce serait un débit, une dette ? Bizarre, non ?
C’est qu’en fait les choses ne sont pas exactement comme on nous les présente : lorsqu’on dépose à la banque, cet argent ne nous appartient plus… La banque en acquiert la propriété. Ce qui explique le déséquilibre. Cet état de fait absolument contre-nature provient d’un jugement jurisprudentiel de la fin du XIXe siècle qui a fait basculer le système bancaire dans la finance moderne.
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