Justice ? Quelle justice ?
L'affaire DSK aura donné à tous une image de ce que peut être une justice qui n’a pas le souci des victimes.
Affaire d’humeur
L’affaire DSK a fait ces derniers jours les unes de tous genres, du fait bien évidemment de l’impact politique dont est porteuse ce qui pourtant reste une bête et sordide ‘affaire de mœurs’. Tout en a été dit et je ne reviendrai pas sur l’affaire elle-même.
Pour ce qui est du processus pourtant, et bien que se déroulant aux USA, supposé pays de la liberté, cette affaire donne à tous une image de ce que peut être une justice qui n’a pas le souci des deux parties, caractéristique d’une ‘justice’ publique et étatique.
Dans un état de droit, terme hélas galvaudé mais pourtant concept clé des espoirs de liberté pour des multitudes, la justice représente la clé de voûte du système, la fonction qui assure à David qu’aucun Goliath ne pourra indûment le menacer ni l’agresser. Clairement, l’évidence semble s’imposer, c’est bien ce qu’on apprend à l’école, Lafontaine revient à l’esprit avec son Loup et son Agneau : sans justice, « la raison du plus fort est toujours la meilleure.» Ce n’est pourtant pas le rôle ni le service rendu par la justice en France, ni on le voit aux Etats-Unis, ni dans beaucoup d’autres pays. Le bon sens attend de la justice droit et réparation. Mais son domaine est hélas celui de la morale et de la sanction.
L’affaire DSK nous montre bien sûr une facette positive, celle où même un notable international comme Nique-Trousse-Cannes n’est finalement pas à l’abri de la justice – bravo les USA. Mais sans vraiment s’en rendre compte, cette justice s’affiche dans ce qu’il y a de plus abject dans l’étatisme : tous les beaux principes dont toute justice se réclame, dont les USA se voulaient à leur création le flambeau, à commencer par la présomption d’innocence, tout cela est bafoué par l’irrespect intrinsèque de procédures judiciaires dont on se demande quelle est vraiment la finalité. Si DSK, comme tout quidam, est présumé innocent, pourquoi doit-il subir un quelconque emprisonnement ? (Je tiens à préciser que je ne suis en rien favorable à ce personnage peu reluisant.) (Voir l’excellent billet de HashTable sur le sujet : "Présomption d'innocence".)
La justice telle que nous la connaissons ‘juge’ dans un sens qui n’est pas celui de la recherche d’une ‘juste’ décision, mais dans le sens d’un mélange d’évaluation morale et de contrôle de conformité, tous deux plus ou moins arbitraires. Pour s’en convaincre, observons les principes de base de l’organisation de la justice – du moins en France, il y a des variantes à l’étranger, mais on observe néanmoins des aberrations similaires dans bien des pays.
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