Commencer et Finir
Ma liberté s’arrête là où commence celle d’autrui. Cette définition de la liberté est bien connue, elle est celle qui me fut enseignée et j’espère que les gamins aujourd’hui en collège continuent de l’entendre, même si j’en doute chaque jour un peu plus, en ce pays qui fonce vers la dictature.
Cette définition, pour belle, simple, élégante et symétrique qu’elle soit, n’en est pas vraiment une, la chose est bien connue. Elle est circulaire, la liberté s’y définit par elle-même, et il est donc difficile d’en tirer des théories plus concrètes. Ou plutôt, le flou de cette définition a dans les faits permis trop souvent, à bien des charlatans, de justifier une vision volontairement floue de la liberté et de son lien avec les autres enjeux sociaux, ouvrant ainsi la porte à tous les égalitarismes et étatismes.
Mais comment exprimer une liberté qui aurait une limite rationnelle, sans que celle-ci ne vienne limiter ma liberté ni celle de mes voisins ? Murray Rothbard, repris dans Libres ! par Henri Lepage, apporte la réponse en faisant le lien entre la liberté et la propriété privée, individuelle. Il y formule que notre liberté consiste à "faire ce qu’on veut avec ce qu’on a". J’ai mis quatre mots en italique, les mots importants de cette définition, pour y revenir et les décortiquer. Quelle en est l’histoire ?
Tout d’abord, constatons que cette définition présente comme premier avantage de ne plus être circulaire. Définissant la liberté à partir de ces quatre mots, elle se rapproche à grands pas du concret, à condition bien sûr qu’on y reconnaisse effectivement le sens accordé à la liberté.
Quel statut pour la Liberté ?
Vivre et Décider
Et en effet, qu’est-ce qu’être libre ? Libre est forcément de pouvoir vivre selon sa propre décision, il me semble, ce qui d’ailleurs pourrait fonder une définition alternative. Et "vivre" tout comme "décision" nous ramènent au "faire" ci-dessus. Vivre, c’est faire des choses de sa vie. Ou ne rien en faire. Mais dans un cas comme dans l’autre, être libre, c’est de pouvoir en décider – librement.
Pouvoir décider, c’est donc faire ce qu’on "veut", ce que notre libre volonté choisit, détermine, aspire, nous pousse à faire. Et le "on" qui revient ici, c’est bien sûr celui qui met en regard moi face à autrui, autrui face à moi, moi et lui, lui comme moi. Le "on" exprime l’uniformité de la logique de la liberté qui vient et s’exprime de façon universelle pour et par chaque individu que nous sommes.
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