Entropie Economique, Faux Vrai Concept
L'entropie, grandeur physique, ne peut pas être, n'est pas, en aucun cas, base de la valeur quantifiée des choses.
Entropie, quid ?
On rencontre bien des théories ou des croyances pseudo-économiques quand on se confronte aux écologistes ou aux « décroissants ». Parmi les thèmes qui reviennent assez régulièrement, on compte l’entropie, mot introduit en 1865 par Rudolf Clausius, qui fait référence aux travaux essentiels en physique dus à Sadi Carnot, qui fondent le Second principe de la thermodynamique, domaine au cœur des sciences physiques.
Wikipedia nous dit que « le second principe de la thermodynamique est un principe d’évolution : il introduit la notion d’irréversibilité des phénomènes physiques. Cette irréversibilité est formalisée par la fonction ‘entropie’. … Selon ce principe, l’entropie d’un système isolé (qui n’échange ni matière ni énergie sous quelque forme que ce soit avec l’extérieur) ne peut pas diminuer. Elle augmente lors d’une transformation irréversible, ou reste constante si la transformation est réversible. »
En termes plus simple, l’entropie formalise une chose que nous connaissons tous au quotidien. Elle exprime le fait bien connu que toute transformation de la matière (par exemple la transformation d’un tronc d’arbre en planches régulières, action irréversible en ce sens que les planches ne peuvent pas redevenir un tronc d’arbre) a un coût, en énergie et en "déchets" (la planche suppose de l’énergie pour la scier et cela produit de la sciure et des copeaux qui jonchent le sol).
L’exemple le montre, il y a en effet un lien étroit entre l’activité humaine et l’entropie, tout simplement parce nos activités de production, se déroulant toutes dans le monde réel physique, sont soumises aux lois de la science physique et donc à celle de l’entropie.
Mais nous le verrons, ce lien entre entropie et activité est un lien entre entropie et production, pas entre entropie et économie. Pour mieux cerner cette nuance, je prendrai un exemple de faux raisonnement tiré d’une discussion réelle tenue il y a peu avec un utilitariste, sujet comme beaucoup d’autres à la tentation naïve de matérialiser la valeur, qui pourtant n’est que dans notre esprit.
Voilà, c'est cela l'entropie.
"Onérosité"
Xavier, nom d’emprunt, mais personne réelle assez typique, pose ainsi une affirmation qui peut séduire de prime abord (texte garanti authentique) :
« Plus un pays est développé, plus il est riche et plus l’heure de travail et le m2 d’immobilier y sont onéreux. Ces heures de travail et ces m2 représentent des ressources limitées, alors que ce pays en tire plus que les autres pays. Les mobiliser dans cet univers riche coûte plus cher qu’ailleurs, de même qu’obtenir un peu de froid dans un univers chaud (donc un peu de néguentropie locale, selon la terminologie thermodynamique) demande plus d’énergie qu’ailleurs. »
(La néguentropie est bien sûr l’opposée de l’entropie ; schématiquement elle est dans les planches quand l’entropie est dans les copeaux.)
Xavier commet une double confusion en tentant, comme beaucoup, de quantifier l’activité économique, qui pourtant n’est pas quantifiable, et pour ce faire d’aller chercher l’entropie. D’une part il mélange richesse et productivité, puis il confond valeur, coût et entropie. Voyons cela.
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