Des élus ? Pourquoi ?
Nous votons pour qu'ils nous représentent, mais ils auraient du pouvoir sur nous ?
Churchill l’a dit !
La démocratie est à la mode. Churchill l’a établi, c’est définitif, il s’agit de la « moins » pire des formes de gouvernement. Tirez le rideau, circulez, y’a rien à voir, les choses sont entendues.
Or dans la plupart de ses formes en place, la démocratie se concrétise par un gouvernement, justement, c’est-à-dire des élus, directs ou indirects, censés représenter et agir au nom du peuple et notamment de leurs électeurs – même alors qu’ils ne les connaissent pas – ils sont forts les élus. On voit d’ailleurs le résultat chaque jour qui passe.
L’élu, le personnage politique, est désormais dans notre société celui qui compte – enfin, parfois on aimerait qu’il compte mieux. Le « PAF » des médias alterne quotidiennement les « célébrités » avec les politiciens et les « infos » sont pour l’essentiel constituées des derniers potins, des dernières « petites phrases » de tel ou tel homme politique, tel ou tel élu donc.
Mais finalement, sait-on bien ce qu’est le rôle d’un élu, et surtout, ce qu’il devrait être ? Un homme ou une femme politique en charge d’un – souvent de plusieurs – mandat(s) électoraux est-il dans son rôle lors d’une interview télévisée ? Et finalement, pourquoi des élus si c’est pour un tel cirque ?
Député ? Maire ?
Je ne prétends bien sûr pas apprendre grand-chose au lecteur par les quelques rappels ci-dessous, mais plutôt attirer l’attention sur les sujets de fond que ces fonctions électives portent, voire cachent, et qui par la force de l’habitude ont tendance à tomber dans l’oubli.
Ainsi, qu’est-ce qu’un député au fait ? Selon le dictionnaire, il s’agit de notre «ambassadeur, délégué envoyé en mission » ou encore d’un « représentant du peuple.» (On trouve bien d’autres définitions, mais moins fonctionnelles.) Cela semble assez cohérent avec la fonction, le rôle d’un député tel qu’on nous le présente à l’école, où en substance on retient que le député est notre représentant pour voter (ou non) les lois – auxquelles nous devrions dès lors nous soumettre.
Pour un maire, sachant que maire et député sont probablement – à part le président – les deux symboles les plus forts de la fonction élective en France, on trouve « premier magistrat dans les communes, élu par le conseil municipal » ou bien « premier magistrat municipal, élu par les conseillers municipaux », mais surtout « représente l’autorité municipale […] détenteur du pouvoir exécutif au niveau d’une ville ou d’un village.» Comment ça, “détenteur du pouvoir” ? Quelqu’un que nous aurions élu, donc qui nous représente, pourrait avoir de l’autorité sur nous ?
Car nous entrons là dans le sujet. On le voit dans les deux cas, député et maire nous représentent, mais pour nous imposer ensuite une autorité qu’ils incarnent, par la loi votée (par eux) et par son exécution. Il y a bivalence entre délégation, représentation, où le pouvoir est de notre côté puisque c’est nous qui votons et, à l’inverse, autorité où le pouvoir est de leur côté et le contrôle de cette autorité n’est pas toujours très clair. Le pouvoir démocratique est censé être en nos mains, mais l’autorité concrète n’y est pas. Première question troublante.
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