Confiance mutuelle
La confiance est un mécanisme essentiel de toute société humaine. Lors des inévitables et nombreux échanges et interactions entre humains au quotidien, la confiance mutuelle (ou la méfiance, son opposé) est sous-jacente, omniprésente. Outre la préférence temporelle, elle détermine en grande partie la décision de faire ou non une transaction.
L’achat d’une voiture, d’une maison ou même d’une simple baguette de pain, suppose la confiance mise a priori envers le commerçant quant à la capacité de son produit ou service à satisfaire notre attente. Si une fois acheté, le produit devait s’avérer trop éloigné de cet "idéal", la confiance mise dans le commerçant, la marque ou autres entités commerciales associées au produit défaillant, se verrait réduite. Selon les circonstances, cela peut aller jusqu’à empêcher toute nouvelle transaction dans le futur avec cet interlocuteur.
Ce cas est simple, voire simpliste. Il y a dans notre société sophistiquée bien d’autres cas à la fois plus complexes et plus subtils, qui restent pourtant centrés sur cette question de la confiance mutuelle : confiance envers les médecins et autres professions dites libérales, confiance en matière de médicaments, sécurité des aéroports, sur la route, confiance envers le restaurant qui nous nourrit, sécurité des produits achetés en grande surface, confiance dans les banques et même, confiance dans la monnaie.
Justement, devant la complexification et la mondialisation de la société moderne, l’état s’est pris (épris ?) depuis quelques décennies, avec une forte accélération depuis une trentaine d'années, à se positionner comme un acteur direct de la confiance via un rôle qui varie mais qui repose en général sur une logique de juge, de garant ou de dernier recours.
Fonction étatique
On rappellera pour la bonne forme qu’en démocratie, le rôle unique et précis d’un état, la fonction étatique donc, n’est que de garantir à tous ses citoyens les conditions de l’égalité devant le droit, rien de moins, mais aussi rien de plus. Ce rôle induit en effet une fonction quant à la confiance que le citoyen peut avoir à tout moment que ces conditions sont bien remplies et assurées, mais logiquement, là s'arrête le lien entre état et confiance.
Pourtant, chaque jour qui passe nous apporte quelque soi-disant nouvelle situation, plus ou moins médiatisée, où l’on en appelle à ce cher (très cher) état pour nous rassurer et nous apporter la confiance supposée nécessaire. Ce faisant, sous ce prétexte, on a vu fleurir ces dernières années de nombreuses réglementations, lois, textes, décrets etc., ainsi que leurs cortège de nouveaux organismes le plus souvent publics. Avec pour effet que de plus en plus, les individus et les entreprises doivent être "conformes" à tout, et surtout à n’importe quoi.
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