Bases de la société libre
Ni chaos ni démocratie, comment une société vraiment libre est-elle organisée ?
« Le seul bien commun de l’humanité, c’est le droit. L’intérêt général est de le conserver. » – Christian Michel
Société de non-agression
Dans cette troisième partie, maintenant qu’on a mieux vu de nombreux points faibles de la société moderne actuelle, je tente de présenter la société libre, du moins dans la démarche intellectuelle, sinon dans son infinie exhaustivité impossible à embrasser.
La Liberté est multiforme et de ce fait, beaucoup contestent l’idée voulant qu’on pourrait décrire ou caractériser la société des hommes libres. Ce serait du constructivisme, selon eux. Je comprends l’argument, ou du moins la vigilance, mais qu’en toute logique, si l’on peut reconnaître une société qui n’est pas libre – on l’a vu – c’est qu’on peut aussi imaginer et décrire une société qui le serait.
C’est certes une question de méthode et de rigueur, mais au bout du compte, on peut exprimer une société libre, sinon dans ses moindres détails, du moins les fondamentaux de toute société libre.
Le point de départ doit être tiré des seules certitudes dont on dispose. Or la Liberté repose sur le principe de non-agression et le droit naturel, qui revient au même. La propriété sert à prévenir les conflits dus à la rareté des ressources. La propriété privée est donc le socle de la société libre. Elle est même le seul. Et cela suffit pour notre exercice. Première conséquence, il n’y a rien d’autre que de la propriété privée dans notre future société. Seconde conséquence, l’intégralité de notre planète serait découpée en espaces sous propriété privée.
Pas si libre circulation
Beaucoup de gens opposent la libre circulation à cette exigence de propriété privée systématique. Or la libre circulation ne va pas de soi, elle n’a rien d’intrinsèquement libéral. En effet, déjà aujourd’hui, se déplacer hors de chez soi ne peut se faire sans traverser la propriété d’autrui, lequel n’est pas obligé de nous y autoriser. Bien sûr, il est vital de pouvoir se déplacer un minimum et c’est bien pour cela que nous avons tous toujours connu des chemins, routes ou vieux sentiers. Mais pour autant, se déplacer demeure une tolérance et reste potentiellement soumis au refus du propriétaire du chemin ou d’un tronçon.
Ma Liberté de circuler se négocie face à celle des propriétaires des lieux. Le plus souvent de manière favorable, heureusement. Il faut voir que ceci est un avantage et non un inconvénient. Parce que c’est ce qui permet de faire de nos déplacements et de nos moyens de déplacement l’objet d’un véritable marché libre. Imaginez librement offrir des services de route, de voie, de voyage qui permettraient aux gens et aux marchandises de vivre une Liberté de circulation bien plus riche qu’en régime de propriété collective comme actuellement.
L’immigration n’est donc pas non plus un droit purement libéral, tout au contraire. Aller ailleurs, se déplacer, suppose une tolérance ou une autorisation explicite. Je ne peux pas aller en Suisse si je le décide seul, il faut que j’y sois autorisé, au moins par les Suisses concernés par mon voyage. Mais ce n’est pas différent du simple fait qu’on s’attend à ce que personne n’entre chez soi, en sa maison, sans y être invité ni disposer d’un motif légitime.
Protection des villes et villages
Une fois ces bases posées, il faut s’intéresser aux besoins de protection. En effet, les maisons isolées seront vulnérables aux bandits de grand chemin, qui sont source de chaos. C’est ainsi que les villages, bourgs et villes viennent à se former, pour mettre en commun les moyens de se défendre, mais aussi parce que la proximité favorise le commerce. Rien n’empêche d’autres modèles, cependant. La maison isolée reste possible, bien évidemment. Mais il lui faudra développer d’autres stratégies de protection.
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