Ambition libérale ?
Les Français ne seraient pas prêts à entendre ce message ? Aucun ? En êtes-vous sûrs ?
Putain, quatre ans...
Après un an de macronitude, les libéraux de ce pays qui avaient voté pour Emmanuel déchantent. L’affaire Benalla, comme tant d’autres, sert de goutte d’eau faisant déborder le vase des désillusions accumulées par les scandales et les fausses promesses. Chirac s’était exclamé « P…, deux ans ! » chez les Guignols, et les voilà qui doivent tenir encore quatre ans.
Face au tyran révélé, se dessine la menace de l’autre tyran, annoncé, celui qui harangue les foules moutonnes sur des thèmes staliniens, maoïstes ou vénézuéliens avec la plus grande des assurances et une belle arrogance, j’ai bien sûr nommé Jean-Luc M.
Alors, les libéraux prennent peur, ils s’agitent, ils bouillonnent, ils s’inquiètent, ils se réveillent. Surtout pas ça ! Mais qui, alors ?
Il faut vous dire que pour les « libéraux », il semblerait que le salut vienne forcément de l’homme providentiel. De Gaulle reste le fantôme de juin 40 et de 1958 et l’histoire de la droite se pensant libérale n’est depuis qu’une suite d’espérances en un digne héritier illusoire qui saura remettre ce pays en marche… enfin, non, pas en marche, surtout pas…
Et pourtant, depuis au moins 20 ans, la Liberté, qui devrait être le fer de lance de « libéraux » un peu cohérents, n’est plus au programme des programmes politiques, pas même de ceux se revendiquant libéraux, sans exception que je connaisse. On n’ose pas, plus dire qu’on est libéral ; on n’ose pas, plus parler de Liberté ; on n’ose pas, plus prendre la Liberté comme projet.
Alors dans ce billet, je propose ma modeste contribution à une ambition libérale pour les libéraux. Une vraie ambition, je crois, j’essaie du moins. Mais pour mieux la comprendre, je donnerai auparavant deux angles d’analyse de l’échec libéral et à l’inverse du succès inexorable de la gauche sur les 50 ans d’après le tragique Mai 68. Car si l’ambition doit être forte, il faut aussi qu’elle soit lucide.
Je précise aussi que pour ma part, personnellement, mon ambition serait de voir l’idée même de démocratie sortir des esprits. Mais soyons lucide, n’en demandons pas trop à nos amis, essayons donc plus tôt de déjà les remettre à revendiquer la Liberté.
La France, sa vitrine et ses dessous...
Le "Deep State" français
En premier lieu, il semble qu’il y ait chez bien des « libéraux » cette croyance qu’en 2018, un président de la république (non, je ne mets aucune majuscule, pas plus qu’à « état », ils ne la méritent pas) pourrait à lui seul (avec son « équipe », bien sûr) engager une transformation profonde de la France. En l’état, si je puis dire, c’est une profonde erreur qui laisse penser qu’ils ne se rendent pas bien compte de la réalité mammouthesque de ce pays. Et que comme pour les mammouths, il faudra un cataclysme pour les exterminer.
Car dans les faits, ce sont les bureaucrates et les fonctionnaires qui font ce qu’eux-mêmes ont décidé. Le gouvernement fait de l’esbroufe, il nous fait croire qu’il fait ce qu’on attend de lui, ou ce qu’il nous a promis ; au mieux il met en place une mesurette par-ci ou par-là ; mais pour 95% des lois passées, il ne décide de rien du tout. Rien. Tout est déjà décidé par les fonctionnaires. Depuis longtemps.
Les événements de l’affaire Benalla font un des nombreux indices. Au plus haut sommet de l’état, des hauts fonctionnaires incompétents et surtout irresponsables, qui fonctionnent encore avec des fiches, décident de ce qu’il se passe sur le terrain. Il semblerait que Macron via Benalla voulait changer les règles – je ne dis pas qu’il avait raison quant à ces règles – en mettant un non fonctionnaire en position de hiérarchie transversale. Mais la « haute » fonction publique se tient les coudes et résiste. Ils ont fait trébucher Benalla.
Les exemples affluent. Le logiciel Chorus de « comptabilité publique », vous en avez entendu parler ? Il a été décidé par Bercy il y a quelques 20 ans, mais n’a jamais fait débat public, alors qu’il gère les centaines de milliards du Mammouth. La mainmise des agences étatiques sur la sécurité informatique des 220 entreprises « vitales » du pays, y compris privées, ça vous dit quelque chose ? Au moment où l’on parle de données personnelles, celles-ci sont surtout mises en danger par cette big-brotherisation de l’état. La liste et très longue des abus de pouvoir dont les fonctionnaires font preuve au quotidien, dans le silence de ce que les médias évitent de porter à notre attention.
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à Lettres de Libéralie pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.