Action Humaine - Individualisme Méthodologique - Marché Libre
Quelques fondamentaux de la théorie économique...
L’Action Humaine
L’axiome de l’action humaine est le fondement de la praxéologie, la science de l’action humaine, telle que définie par Ludwig von Mises. Cet axiome exprime que l’homme agit avec intention pour atteindre des objectifs en utilisant les moyens à sa disposition. L’Homme n’est pas de la matière inerte, il exécute des choix rationnels et non de simples réactions à des stimuli externes. Cet axiome est universel et irréfutable, car toute tentative de le contredire constitue une décision d’agir, action qui en confirme ainsi la validité.
Chaque individu évalue ses buts et les moyens associés selon sa sensibilité personnelle, influencée par le temps, les circonstances, le contexte. Ce qui a de la valeur pour l’un peut ne pas en avoir pour un autre. Ainsi, la valeur n’est pas une propriété objective des choses, mais une appréciation subjective propre à chacun. Négliger cette dimension subjective de l’action mène à des erreurs économiques significatives, par aveuglement à la diversité des préférences humaines.
Les choix des individus varient constamment entre satisfactions immédiates et bénéfices futurs, selon leur perception du temps et leurs besoins. Ainsi, un bien peut avoir une grande importance aujourd’hui, mais moindre demain. L’action humaine, la prise de décision, est un processus dynamique. L’individu s’adapte en continu, par sa décision toujours réévaluée, aux circonstances changeantes de son environnement.
Les catégories de l’action humaine (subjectivité de la valeur, moyens, but poursuivi, et préférence temporelle) sont au cœur de toute décision d’agir. Lorsqu’un individu agit, il le fait en fonction d’un arbitrage subjectif et temporel entre ses diverses options, pour atteindre un but précis à l’aide de moyens obtenus ou produits.
Enfin, la praxéologie ne pose pas l’homme comme infaillible, mais agissant toujours pour améliorer son sort avec les moyens qu’il juge appropriés. Cette approche volontaire et consciente s’oppose à l’homme machine du déterminisme. Elle établit les bases d’une théorie économique de pure logique, en lui offrant une base épistémologique solide.
L’axiome de l’action humaine n’a rien de théorique. Il s’observe chez chacun au quotidien.
L’Individualisme Méthodologique
L’interaction individuelle est le fait social élémentaire, et il n’y a pas de faits sociaux plus élémentaires. Seul l’individu agit. Tout phénomène social est ainsi une combinaison d’interactions interindividuelles. Cette réalité empirique justifie l’individualisme méthodologique comme seule démarche d’analyse sociale réaliste et donc valable.
Cette démarche, ou méthode, déduit de cette réalité que toute analyse sociale ou économique doit partir de l’action individuelle. L’action apparente d’un groupe ou collectif n’est en réalité que le produit d’actions individuelles. Elle est utilisée par les analyses du jusnaturalisme libertarien (dynamique sociale) et de l’école autrichienne (science économique).
Cette approche rejette les abstractions comme “la société” ou “la nation” en tant qu’entités agissantes, car seuls les individus agissent. Tout collectif, organisé ou non, repose sur des actions individuelles qui — certes — créent l’illusion d’une dynamique de groupe qui, en réalité, résulte d’un ordre spontané ou une coordination convenue des libres actions individuelles.
L’individualisme méthodologique s’oppose frontalement aux approches holistes, lesquelles pour leurs analyses partent de la totalité postulée, de l’ensemble, du collectif et considèrent le fait social comme un objet en propre, régi par ses propres lois. En postulant la société, le holisme est aveugle à la dynamique des interactions individuelles et s’interdit tout réalisme.
Les analyses holistes, qui manipulent abusivement des entités comme “la nation”, prêtent à ces groupes une capacité magique de décision qui dépasserait celle des individus qui les composent. Or, ces entités ne sont que de purs ensembles passifs, tel un nuage constitué de gouttelettes d’eau, dont la dynamique résulte de celle de chaque gouttelette envers ses voisines, et surtout dont la réalité n’est guère plus qu’une illusion d’optique.
En économie par exemple, l’individualisme méthodologique permet d’expliquer la mécanique intime du libre marché. Celui-ci est ainsi une abstraction née de la dynamique des échanges individuels libres et spontanés dans le temps et l’espace, lesquels créent des artefacts autrement inexplicables tels que les prix, faits éparpillés qui n’existent que par l’interaction.
L’individualisme méthodologique n’interdit pas le recours aux statistiques pour étudier des tendances, mais en limite la portée d’interprétation. On ne saurait généraliser la dynamique apparente d’un groupe à chacun de ses membres, ni tirer de conclusions pour l’individu. L’étude de conceptions telles que “la nation” relève davantage de la facilité d’interprétation historique que de la science rigoureuse.
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