A-t-on besoin de l’état pour rendre la justice ?
S'il y a un besoin pour des services de "justice", alors il se fera une offre commerciale...
Juste régalien ?
La justice est considérée comme un des attributs régaliens de l’état. En tant que monopole de la contrainte légale, il semble le seul à même d’en garantir l’impartialité. Mais cette vision des choses est-elle la seule possible, la seule efficace ? La justice étatique est-elle, peut-elle être une justice… juste ? Au-delà, qu’en est-il de la justice privée, concept cher aux libertariens ?
Argumentaire
La justice a deux rôles essentiels : régler les conflits et assurer l’indemnisation équitable de la partie lésée. Les libertariens pensent qu’il doit être permis à deux personnes de choisir devant qui elles veulent porter leurs différends, à la condition que ceux-ci soient prévus avant la survenance d’un litige. Cela implique aussi le droit de choisir à l’avance quelles règles seront appliquées pour les trancher.
La justice privée n’a rien de la vengeance, de la loi de la jungle ni du lynchage sauvage des coupables. La justice privée rend possible pour deux individus consentants de porter leur litige devant un tiers dont tous deux reconnaissent l’autorité, la compétence. C’est fréquent dans le monde des affaires, avec le recours à l’arbitrage, où au lieu de saisir un juge, les parties en litige s’en remettent librement à des arbitres mutuellement reconnus et choisis à l’avance. Ce système rencontre un vrai succès là où il est autorisé, car il fonctionne et parce que les parties y trouvent toutes deux un intérêt équilibré.
Contestations
On oppose souvent l’argument voulant que des arbitres privés payés par les parties ne peuvent pas être impartiaux, ce qui rendrait invalide le concept même de justice privée.
Dans la réalité, un arbitre professionnel privé n’est pas assuré d’être choisi par ceux qui seront ses clients, ni d’être accepté par l’autre partie. Il doit donc au quotidien faire la preuve de sa pertinence et de son impartialité dans les décisions qu’il prend s’il veut espérer être sollicité. Qui accepterait de confier un dossier d’arbitrage à un individu notoirement corruptible ? Le besoin d’image est la clé.
De plus, l’arbitre privé encourt une responsabilité personnelle, au contraire d’un juge étatique. En cas de faute de sa part, il doit réparer le dommage causé à la victime de ses erreurs.
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